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Après Week-end (2012), sur la rencontre amoureuse de deux jeunes hommes, Andrew Haigh met au centre de ce nouveau film un vieux couple, Kate et Geoff Mercer, à la veille de fêter leurs quarante-cinq ans de mariage. Une lettre leur annonce que le corps de Katya, fiancée de Geoff disparue alors qu’ils faisaient de l’escalade en montagne, vient d’être retrouvé, cinquante ans après. Cette observation minutieuse et sensible des ravages mentaux d’une jalousie rétrospective n’évite pas la pesanteur des dialogues, ni des symboles (le grenier et sa valise de photos). Mais Tom Courtenay, tout en silences et hésitations, et Charlotte Rampling, qui semble se craqueler intérieurement de douleur, font des miracles.
Toutes les critiques de 45 Ans
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Charlotte Rampling trouve ici son plus beau rôle depuis Sous le sable, de François Ozon, celui d’une femme de marbre qui découvre des failles qu’elle ne soupçonnait pas, qui s’abîme malgré elle dans le doute et la peur.
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Un beau long-métrage sur l'état de la vie quand elle a fait son chemin. Si le personnage de Kate — impériale Rampling — est si fort, c'est par cette sensation d'étreinte intime, de saisissement implacable et sournois qui lui révèle une forme de défaite.
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Avec un tel argument, beaucoup de cinéastes se seraient abîmés dans le pathos et les clichés psychologisants. Le metteur en scène évite ces pièges redoutables et signe un film qui, sous la haute influence du Bergman de « Scènes de la vie conjugale », se distingue par sa subtilité, sa pudeur, sa cruauté souterraine et son art de la suggestion.
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La scène finale, merveilleusement chorégraphiée, émeut et laisse le film en suspension. Au spectateur de conclure...
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C'est un film discret et terrible où le réalisateur a l'intelligence de faire du troisième âge non pas une génération molle et assoupie, mais ardente et tourmentée.
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On retrouve dans 45 ans la signature de plus en plus affirmée du cinéaste, cette manière de figurer en quelques traits furtifs l’allégresse et la violence du sentiment amoureux, son beau sujet de prédilection.
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C'est sans doute un peu répétitif, mais le poison d'une jalousie fantomatique finit par se distiller doucement. Il faut être patient. La dernière scène est magnifique.
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(...) un drame bouleversant.
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Andrew Haigh (...) a fait le meilleur choix en invitant Charlotte Rampling et Tom Courtenay à rejoindre l'aventure. Tous deux sont remarquables, parfois bouleversants. Leur jeu est aussi sobre que la réalisation quasi ascétique.
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Que se passe-t-il une fois qu’un couple s’est marié et a eu beaucoup d ’enfants ? Au delà du conte de fées, Haigh livre une peinture fine de l’après, qui laisse un douce amertume dans le cœur.
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(...) un film solide, élégant et touchant sur les rapports amoureux.
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(...) le film réussit à ne pas verser dans la sentimentalité qui le guette.
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La crise conjugale est ainsi arbitrée par cette révélation jetant sur cette union de longue durée un soupçon que le cinéaste manie avec doigté, même si l’on sent parfois trop à quel point celui-ci marche sur des œufs.
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Pressentie pour remporter l’Oscar du meilleur rôle féminin, Charlotte Rampling est absolument bouleversante en épouse tenaillée par la jalousie alors qu’elle s’apprête à fêter ses noces de vermeil.
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Même si on ne s'ennuie pas complètement, on rajouterait bien un peu de sel.
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Moins bavard mais pas moins viscéral ni intimiste, ce nouveau face-à-face ouvre une tout autre partition, où les silences et les doutes d’amants âgés prennent une dimension existentielle pour le moins chargée.