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Inspiré par des histoires douloureusement vraies, 107 mothers nous plonge au cœur d’une prison d’Odessa en Ukraine et de la règle stricte qui domine les lieux et veut que toute mère ayant accouché entre ses murs n’a que deux options lorsque l’enfant atteint ses trois ans : le confier à un membre de sa famille prêt à le recueillir ou le placer en orphelinat. Le récit se concentre sur le cas d’une de ces mamans, Lyesa, qui va tout tenter pour éviter d’être séparée de son fils. Le thème est fort mais, dans l’équilibre qu’il ambitionne en permanence entre documentaire et fiction, Péter Kerekes a parfois tendance à s’y perdre, à force de vouloir trop traiter de choses dans les 90 minutes imparties. Au lieu de se concentrer sur les seules détenues, on passe par exemple beaucoup de temps avec une gardienne, personnage qui mériterait un film en elle- même et dont on ne saura jamais ici vraiment pourquoi elle s’attache plus à Lyesa qu’à une autre. Voilà pourquoi en dépit de scènes puissantes (un face- à- face au parloir entre Lyesa et sa belle- mère) et son sujet passionnant, 107 mothers laisse un sentiment d’inachevé.