Au milieu de la trilogie Cornetto qui a rendu célèbre Edgar Wright, il y a Scott Pilgrim, adaptation de la bande dessinée de Bryan Lee O'Malley sortie en 2010. Pur objet geek radical et jusqu'au-boutiste dans sa manière de recycler les codes de cette culte, Scott Pilgrim est un film générationnel qui entend lier odyssée romantique (au sens homérique du terme) et jeux d'arcade, Hercule et Street Fighter, à travers l'histoire du jeune Scott Pilgrim, incarné par Michael Cera.
Par amour pour la belle Ramona Flowers (Mary Elizabeth Winstead), Scott doit trouver le courage pour terrasser sept adversaires, sept ex et rivaux amoureux de la jeune femme qui souhaitent reconquérir son cœur. Traversé d'humour très référentiel, Scott Pilgrim est un film fait par et pour les nerds, qui l'ont rapidement élevé au rang de film culte. À sa sortie en salles, le film est d'ailleurs dans l'ensemble bien accueilli par la presse et adoubé par des réalisateurs comme Kevin Smith ou Quentin Tarantino.
Scott Pilgrim : des retrouvailles géniales pour un "remake" du film culte d'Edgar WrightPremière s'était également emballé pour le film et son respect pour la culture à laquelle il rend hommage : "En adaptant le comic book de Bryan Lee O’Malley, Wright signe un vertige de gosse biberonné aux consoles 16-bits et au rock indé. Sans perdre de vue l’histoire, les nombreux personnages ou le timing comique, il multiplie les effets de style avec une vitesse et une fluidité incroyables. Même si le tourbillon esthétique devient abrutissant sur la fin, voir le cinéaste doper sa mise en scène à l’aide des codes du jeu vidéo est tout simplement jouissif. Mieux, c’est pertinent car Wright n’utilise jamais ces artifices sans raison pour filer sa métaphore sur les relations amoureuses des adulescents".
Malheureusement, Scott Pilgrim reste également célèbre pour son énorme échec financier, que ce soit aux États-Unis (le film explose face à la sortie la même semaine du premier Expendables), en Angleterre, mais aussi en France. Sorti dans l'anonymat le plus complet malgré son budget de 90 millions de dollars, Scott Pilgrim ne sera finalement vu que par 23.000 personnes dans les salles françaises. La faute sans doute à la radicalité de l'univers du film, qui a pu dérouter une partie du public. Devenu l'un des gouffres financiers les plus emblématiques de ces dernières années, Scott Pilgrim ne mérite cependant pas le sort qui lui fut réservé tant il semble naturellement trouver sa place dans la filmographie de l'homme derrière Shaun of the Dead, Hot Fuzz et Le Dernier pub avant la fin du monde...
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