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Dans La balade de Lucie, l’actrice anti-star incarne une mère courage, qui se reconstruit après une dégringolade sociale. Télé 7 jours à Bordeaux sur le plateau de ce prochain téléfilm de France 2.

Quartier Pey-Berland, au centre-ville de Bordeaux. Les techniciens ont investi un appartement dans un magnifique hôtel particulier du XVIIIe siècle. Depuis sa cuisine, assise devant une armoire cave à vin – Ah, l’Aquitaine, terre de vignobles ! –, la propriétaire observe, amusée, l’agitation dans son salon.L’énergique réalisatrice, Sandrine Ray (révélée par Vivante son premier film en 2002), lance : "Action !" Sandrine Bonnaire se tient cachée derrière le canapé avec ses deux enfants, de 8 et 14 ans, tandis que Jean-Pierre Lorit joue le père rentrant d’une journée de boulot. Il se met à faire l’ogre. Fous rires et chatouilles avec les fistons. Sandrine regarde sa petite famille avec tendresse. "Coupez !" Cet épisode joyeux constituera un flash-back dans La balade de Lucie, à découvrir au printemps 2012 sur France 2. Lucie, c’est Sandrine Bonnaire. Celle qui a tourné sous la direction de Pialat, Rivette et Chabrol a été l’une des premières stars de cinéma à travailler pour le petit écran (la série Une femme en blanc en 1997). Dans ce téléfilm, elle incarne une femme au foyer bourgeoise, dont la vie s’écroule du jour au lendemain : son mari, cadre dans les assurances, est condamné à la prison pour abus de biens sociaux. Une fois leur domicile parisien saisi par les huissiers, cette femme brisée trouve le courage de réinventer sa vie. D’abord à Lyon, puis à Avignon, au Cap Ferret enfin…"Mon téléfilm n’est pas un drame sur la pauvreté, façon Cosette, confie Sandrine Ray, également scénariste. Au contraire, c’est une tragi-comédie pleine d’espoir sur la libération d’une femme." Et la lumineuse Sandrine Bonnaire, de rebondir : "Lucie va s’émanciper de son milieu social confortable, s’affranchir de sa mère intrusive pour enfin agir par elle-même et se frotter à la vraie vie." Mylène Demongeot (Camping 1 et 2) tient le rôle de la maman envahissante et infantilisante : "Elle ne songe qu’à sauver les apparences et ne sait pas exprimer ses sentiments." La réalisatrice a choisi de poser sa caméra sur les plages immenses du bassin d’Arcachon pour suggérer le nouveau souffle que l’héroïne veut donner à son existence. Car le parcours de Lucie, douloureux au début, deviendra la balade d’une femme heureuse.Emmanuel Ducasse du magazine Télé 7 jours