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PHOTOS - La mauvaise rencontre : Jeanne Moreau, Mademoiselle la tentatrice

La mauvaise rencontre : Jeanne Moreau, Mademoiselle la tentatrice

Pour la 11ème fois qu?elle la dirige, Josée Dayan relate, dans <strong>La mauvaise rencontre</strong> diffusé ce soir à 20h35 sur<strong>&nbsp;France 2</strong>,&nbsp; l?amitié ambiguë que Gaby, alias Jeanne Moreau, entretient avec Loup, joué par Matthieu Dessertine, un très jeune homme, le fils d?une de ses amies. L'actrice se confie à Télé 7 jours. <strong>Comment définiriez-vous Gaby, la femme que vous incarnez ?</strong> Cette femme extravertie, très solitaire est mystérieuse. Issue d?un milieu très bourgeois, elle a mené sa vie librement, comme un homme. Elle entretient avec Loup, le fils d?une de ses amies, une relation de camaraderie ambiguë. Cela l?amuse de le soumettre à des tentations, de le débaucher, lui qui est sérieux comme un pape. Leur relation n?est pas maternelle mais très affectueuse. <strong>Que recherche Loup dans sa relation avec elle ?</strong> Il est évident qu?il voit en Gaby une seconde mère. Sa vraie mère, très mondaine, est trop occupée par son narcissisme pour s?occuper de lui. <strong>Gaby est une femme extravertie : elle fume, elle boit, elle joue dans des cercles de jeu. Elle vous ressemble ?</strong> Non. Je ne bois pas, je ne joue pas, mais je suis assez flambeuse. Une amie m?a dit qu?elle n?avait jamais vu un coffre-fort à un enterrement. J?ai retenu la leçon. <strong>Ex-libraire, elle vit au milieu des livres. Et vous ?</strong> Egalement. La lecture m?a appris la vie. N?oubliez pas que je suis née en 1928, d?un père d?origine bourbonnaise et d?une mère anglaise. On ne parlait pas, on n?expliquait pas aux enfants les choses de la vie ni du sexe. J?ai appris dans les livres en dévorant tout ce qui me tombait sous la main. J?ai eu de la chance, j?ai commencé par Zola. Comme c?était défendu de lire à la maison, je le faisais en cachette, toute la nuit, à la lueur d?une bougie. Et comme j?avais les yeux cernés, ma mère a même fait venir le médecin. <strong>Loup entreprend des études de psychanalyse. Etes-vous passée sur le divan ?</strong> Il y a très longtemps, j?ai suivi une psychothérapie avec le professeur René Held, membre influent de la Société psychanalytique de Paris. J?ai arrêté quand j?en ai eu marre de Freud. Puis, grâce à Marguerite Duras, j?ai rencontré Lacan. <strong>La mort est très présente dans ce téléfilm. Elle vous fait peur ?</strong> Pas du tout ! La vie est beaucoup plus effrayante que la mort. Pleine de douleurs, d?accidents et de joies alternées? J?entretiens un rapport très harmonieux avec elle. Depuis mon plus jeune âge, je me suis toujours sentie prête. Nous mourrons tous : les personnes âgées comme les jeunes victimes d?accidents. En ce sens, elle est assez équitable. Je suis une enfant de la guerre et de l?Occupation. J?aurais pu succomber sous les bombardements, sur les routes... J?ai croisé la mort plusieurs fois. <strong>Revoyez-vous vos anciens films ?</strong> Jamais ! Je ne suis pas nostalgique. Je préfère regarder devant. Il m?arrive de regarder les films américains que j?ai refusés, comme Vol au-dessus d?un nid de coucou de Milos Forman. J?ai eu du flair quand j?ai lu le scénario. Je ne regrette pas d?avoir refusé. Interview Marie Anne GONGORA du magazine Télé 7 jours

Pour la 11ème fois qu’elle la dirige, Josée Dayan relate, dans La mauvaise rencontre diffusé ce soir à 20h35 sur France 2,  l’amitié ambiguë que Gaby, alias Jeanne Moreau, entretient avec Loup, joué par Matthieu Dessertine, un très jeune homme, le fils d’une de ses amies. L'actrice se confie à Télé 7 jours.Comment définiriez-vous Gaby, la femme que vous incarnez ?Cette femme extravertie, très solitaire est mystérieuse. Issue d’un milieu très bourgeois, elle a mené sa vie librement, comme un homme. Elle entretient avec Loup, le fils d’une de ses amies, une relation de camaraderie ambiguë. Cela l’amuse de le soumettre à des tentations, de le débaucher, lui qui est sérieux comme un pape. Leur relation n’est pas maternelle mais très affectueuse.Que recherche Loup dans sa relation avec elle ?Il est évident qu’il voit en Gaby une seconde mère. Sa vraie mère, très mondaine, est trop occupée par son narcissisme pour s’occuper de lui.Gaby est une femme extravertie : elle fume, elle boit, elle joue dans des cercles de jeu. Elle vous ressemble ?Non. Je ne bois pas, je ne joue pas, mais je suis assez flambeuse. Une amie m’a dit qu’elle n’avait jamais vu un coffre-fort à un enterrement. J’ai retenu la leçon.Ex-libraire, elle vit au milieu des livres. Et vous ?Egalement. La lecture m’a appris la vie. N’oubliez pas que je suis née en 1928, d’un père d’origine bourbonnaise et d’une mère anglaise. On ne parlait pas, on n’expliquait pas aux enfants les choses de la vie ni du sexe. J’ai appris dans les livres en dévorant tout ce qui me tombait sous la main. J’ai eu de la chance, j’ai commencé par Zola. Comme c’était défendu de lire à la maison, je le faisais en cachette, toute la nuit, à la lueur d’une bougie. Et comme j’avais les yeux cernés, ma mère a même fait venir le médecin.Loup entreprend des études de psychanalyse. Etes-vous passée sur le divan ?Il y a très longtemps, j’ai suivi une psychothérapie avec le professeur René Held, membre influent de la Société psychanalytique de Paris. J’ai arrêté quand j’en ai eu marre de Freud. Puis, grâce à Marguerite Duras, j’ai rencontré Lacan.La mort est très présente dans ce téléfilm. Elle vous fait peur ?Pas du tout ! La vie est beaucoup plus effrayante que la mort. Pleine de douleurs, d’accidents et de joies alternées… J’entretiens un rapport très harmonieux avec elle. Depuis mon plus jeune âge, je me suis toujours sentie prête. Nous mourrons tous : les personnes âgées comme les jeunes victimes d’accidents. En ce sens, elle est assez équitable. Je suis une enfant de la guerre et de l’Occupation. J’aurais pu succomber sous les bombardements, sur les routes... J’ai croisé la mort plusieurs fois.Revoyez-vous vos anciens films ?Jamais ! Je ne suis pas nostalgique. Je préfère regarder devant. Il m’arrive de regarder les films américains que j’ai refusés, comme Vol au-dessus d’un nid de coucou de Milos Forman. J’ai eu du flair quand j’ai lu le scénario. Je ne regrette pas d’avoir refusé.Interview Marie Anne GONGORA du magazine Télé 7 jours