France 2

De passage samedi soir sur le plateau d'On n'est pas couché, Loubna Abidar, l'actrice de Much Loved est revenue sur la polémique entourant le film et sur l'Islam actuel.

 


Depuis Much Loved, son film interdit au Maroc son pays d'origine mais salué par la critique - notamment en France où il était en lice à la Quinzaine des réalisateurs lors du Festival de Cannes 2015 - Loubna Abidar a été contrainte de s'exiler en France suite à de nombreuses menaces et une violente agression. Une situation difficile sur laquelle elle est revenue samedi soir sur le plateau d'On n'est pas couché (France 2).  "Je suis sûre que le Ministre de la Culture marocain a commenté un film sans l'avoir, c'est normal chez nous. C'est peut être la partie islamiste aujourd'hui au Maroc. Arrêter des films, faire du mal aux gens de l'art, ça fait partie de leur boulot aujourd'hui...", a confié la comédienne venue présenter son livre.

Loubna Abidar sort un livre

"Je me suis battue pour avoir ce rôle. (...) On n'a pas donné de mauvaise image de Marrakech. C'est ça Marrakech. C'est ça Agadir. C'est ça Tanger. C'est ça beaucoup de villes au Maroc. C'est comme ça au Maghreb en ce moment. (...) Personne ne m'aime là-bas car je dis la vérité et parfois la vérité fait mal", explique-t-elle ainsi en ajoutant que depuis Much Loved, "on ne l'acceptait plus." "Dans le Monde Arabe d'aujourd'hui, une femme qui travaille, qui rêve, qui assume ses paroles, c'est une prostituée (....) Je suis une bonne musulmane, je suis l'Islam de l'amour. Aujourd'hui je ne me reconnais pas dans l'Islam (....)Quand je vois les photos des femmes à Casa dans les années 60 et 70 avec des minijupes, quand je vois l'harmonie entre les Arabes et les Juifs. Aujourd'hui, on a beaucoup de haine, on retourne en arrière", conclut-elle. 

L'histoire de Much Loved de Nabil Ayouch :

Marrakech, aujourd'hui. Noha, Randa, Soukaina et Hlima vivent d'amours tarifées. Ce sont des prostituées, des objets de désir. Vivantes et complices, dignes et émancipées, elles surmontent au quotidien la violence d’une société qui les utilise tout en les condamnant.

La bande annonce du film :