Fils d'un commerçant d'étoffes, Ernst Weiss grandit dans une famille confrontée aux difficultés financières. Il réussit cependant à obtenir l'équivalent du baccalauréat en Suisse, et à étudier la médecine jusqu'à la thèse de doctorat, à Prague et à Vienne, où il exercera la chirurgie. Embauché en tant que médecin sur un navire, il voyagea notamment en Inde et au Japon. C'est une rencontre avec Franz Kafka qui l'encouragea dans ses activités d'écriture. En 1913, il écrit La Galère. Dés 1914, Ernst Weiss est enrôlé dans l'armée, et officie comme médecin de régiment en Hongrie et en Volhynie pendant la Première Guerre mondiale. Après la guerre, il travaille durant deux ans dans un hôpital de Prague avant de se rendre à Berlin. C'est à ce moment qu'il commence à vouloir vivre de sa plume.En 1933, il retourne à Prague pendant un an, où il restera au chevet de sa mère jusqu'au décès de celle-ci. Il émigre ensuite à Paris, où il écrit dans des journaux pour les émigrés, qui ne lui permettent pas cependant de vivre. A l'époque, des écrivains comme Thomas Mann et Stefan Zweig le soutiennent financièrement. Entretemps, il a écrit d'autres romans, notamment L'aristocrate, qui se déroule en 1913, et Georg Letham. En 1939, Ernst Weiss écrit un dernier roman : Le témoin oculaire, que l'on peut considérer comme le "premier roman anti-nazi de l'ère moderne". En partie autobiographique, ce récit retrace le parcours d'un médecin chargé de soigner le Caporal A. H (entendre Adolf Hitler) d'une cécité psychologique. L'intrigue permet de décrire "de l'intérieur" la montée du national socialisme en Allemagne, et la contamination progressive du pays par les idées fascistes du Caporal. En juin 1940, Ernst Weiss se sent désespéré face à l'invasion de Paris par les troupes allemandes. Il se taille les veines après avoir absorbé du poison, et meurt le lendemain à l'hôpital. Weiss fut un médecin humaniste étrange et secret dont l'histoire personnelle et émouvante a contribué à faire de lui un grand écrivain.
Genre | Homme |
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