Il tourne Un largo silencio (CM, 1963) et un premier long métrage, La conquista del paraíso (1980), pendant qu'il travaille dans la publicité. Son originalité s'impose avec Homme regardant au sud-est (Hombre mirando al sudeste, 1985), où il parvient à créer un climat étrange et ambigu, par des moyens très simples, en procédant par petites touches, à la manière des trompe-l'il de Magritte. La dimension métaphorique et énigmatique de son personnage recouvre à la fois les blessures récentes de l'Argentine et les inquiétudes universelles de la jeunesse contemporaine. La littérature occupe dans Últimas imágenes del naufragio (1989) la place que tient la musique dans le film précédent. Mais le choix d'un écrivain comme pivot du récit permet de remplacer les subtilités de la suggestion par une franche irruption de l'imaginaire. El lado oscuro del corazón (1992) suppose la même liberté formelle. Il relève le défi de présenter un poète qui débite des vers et des phrases à effet, tout en évitant la pédanterie par une bonne dose d'humour. Subiela défend l'individu, l'irréductibilité de la personne humaine, contre l'égoïsme à la mode dans notre société mercantile. Il signe ensuite No te mueras sin decrime adónde vas (1994), Despabílate amor (1996), Pequenos milagros (1997), Las aventuras de Dios (1999), une suite à El lado oscuro del corazón (2001), sans convaincre toujours.