Dominique Hervieu

Danseuse et chorégraphe réputée, Dominique Hervieu née en 1963, a su créer avec le chorégraphe José Montalvo un style alliant la fluidité, la rapidité et la précision. En 2001, elle est faite Chevalier des Arts et des Lettres.Enfant, Dominique Hervieu est d’abord attirée par une discipline sportive, la gymnastique, mais elle se lance rapidement dans la danse classique sous la houlette de Michèle Latini. Certaine de sa vocation, elle se tourne ensuite vers la danse contemporaine avec, dans un premier temps, Peter Goss et Alwin Nikolaïs.Elle poursuit son apprentissage avec Hervé Diasnas jusqu’à la création du spectacle de ce dernier Mort d’un papillon, dans lequel elle exerce ses talents de danseuse. En 1981, elle fait une rencontre cruciale pour le reste de sa carrière : José Montalvo. La danseuse devient rapidement l’égérie du chorégraphe avec lequel elle développe une multitude de projets. Ensemble, ils élaborent une gestuelle qui devient la marque de fabrique de leurs productions et constitue leur style si particulier, tout en légèreté. Leurs spectacles sont alors plébiscités par les professionnels et les récompenses internationales pleuvent sur les solos dont elle est l’interprète. En 1988, elle reçoit notamment le Prix d’interprétation féminine au Concours International de Paris pour La Demoiselle de Saint-Lô. Forts de leurs réussites, ils décident de fonder la même année, leur propre compagnie, la Compagnie Montalvo-Hervieu. Leurs premières créations rencontrent un vif succès. Elles sont un concentré de danse d’ici et d’ailleurs (hip-hop, danse africaine, etc.) et intègrent différentes technologies à l’instar des vidéos connectées aux gestes des danseurs. Durant trois années consécutives, la danseuse propose un spectacle totalement inédit qui consiste à composer une chorégraphie à la seule intention de la population d’une ville. Ce sont Les Danses à Voir et à Danser qui rassemblent entre trois cents et trois mille personnes de tous âges et de tous horizons, comme à Créteil lors du Festival International de la Ville.Elle sort des sentiers battus et s’engage pour que l’art de la danse et de la chorégraphie soit pour le plus grand nombre et investisse d’autres lieux qu’une salle de spectacle. Elle crée ainsi des actions pédagogiques et chorégraphiques originales en milieu scolaire, associatif ou hospitalier. Elle devient professeur de danse aussi bien en France qu’à l’étranger. Sa compagnie monte en collaboration avec le vidéaste Michel Coste, Double trouble (1993). Présentée sur la Scène Nationale de Macon, cette pièce très actuelle associe le virtuel et le réel, en faisant jouer l’image avec les danseurs présents sur scène. Ce style, dès lors récurrent, est utilisé dans nombre de leurs spectacles: Podebal (1992), HollakaHollala (1994), La Gloire de Jérôme A (1995), Pilhaou Thibaou II (1995), La Mitrailleuse en Etat de Grâce (1996), Un Nioc de Paradis (1999) et particulièrement Paradis (1997) sont plébiscitées dans le monde entier (New York, Londres, Hong Kong, Tokyo, Séoul, etc.). Dominique Hervieu reste l’interprète principale et l’assistante de toutes les pièces chorégraphiques de la Compagnie. Elle devient chorégraphe associée à partir du Jardin Io Io Ito Ito (1999), œuvre récompensée par un Laurence Olivier Awards comme le meilleur spectacle de danse de l’année 2001 à Londres. Elle est également nommée à des postes à responsabilités. Tout d’abord comme co-directrice au Centre Chorégraphique National de Créteil et du Val-de-Marne en 1998, puis deux ans plus tard comme conseillère artistique au Théâtre National de Chaillot. En 2000, le tandem fait l’ouverture du Festival de Cannes avec Variation au Paradis.Leur opus Babelle Heureuse est créé en 2002. Il s'agit d'un conte chorégraphique pour vingt et un interprètes dont deux musiciens iraniens jouant sur scène leur musique traditionnelle. Et grâce à l’immense succès du ballet Les Paladins (2004) inspiré de l’opéra de Jean-Philippe Rameau et présenté au Théâtre du Châtelet, ils se lancent dans une grande tournée de Paris à Tokyo via Athènes. S’inspirant du Louvre, elle crée aussi On Danse au Louvre, spectacle dans lequel on peut admirer les danseurs dans les superbes salles de ce monument de la culture mondiale. Elle revient en janvier 2005 au Théâtre du Châtelet pour présenter On danse, que la critique juge excellent. En 2006, elle s’associe à quatre autres chorégraphes du monde francophone pour créer L’Art de la rencontre - Cartes postales chorégraphiques pour le festival francofffonies ! C’est cette même année qu’elle reçoit conjointement avec José Montalvo, le Prix Chorégraphie de la SACD. En 2008, elle metGeorge Gershwin à l’honneur et lui consacre une œuvre en forme de diptyque contrasté. La première partie inspirée de la pièce crépusculaire Porgy and Bess est présentée en 2008 à l’Opéra National de Lyon.La deuxième partie, intitulée Good morning, Mr. Gershwin, est une pièce plus lumineuse et fait l’ouverture de la Biennale de la Danse de Lyon en septembre 2008.Entre temps (en juin 2008), Dominique Hervieu prend la tête, avec José Montalvo, du Théâtre National de Chaillot, destiné à promouvoir la danse contemporaine.