Jeudi, Arte commence la diffusion de la série Paris. Encore une très belle surprise de la chaine qui nous avait offert l’an dernier le très remarqué P’tit Quinquin.
Avec sa politique éditoriale en matière de fictions, alternative aux grandes chaines, Arte réussit à nous étonner encore après la série de Bruno Dumont, P’tit Quinquin. Sortant des sentiers battus, la chaine nous propose en effet à partir de ce jeudi Paris. Une mini-série de 6 épisodes, imaginés par le binôme qui nous avait déjà offert une autre mini-série, Les Beaux Mecs : la scénariste Virginie Brac (Engrenages) et le réalisateur Gilles Bannier (Reporters, Engrenages).Paris a ceci de particulier, qu’à l’instar d’un film d’Alejandro González Iñárritu ou d’un Robert Altman (2 références complètement assumées par les auteurs), elle suit les destins croisés d’une douzaine de personnages pendant 24 heures, dans la capitale. Avouons le tout de go, la série est particulièrement adaptée à ce type de multi narration et c’est une brillante idée de Brac et Bannier que d’avoir choisi cette forme pour leur(s) histoire(s). On se prend rapidement au jeu.Comme dans Babel ou Short Cuts, le téléspectateur voit se dérouler en parallèle 12 histoires qui se croiseront au fil des épisodes pour à la fin, n’en former plus qu’une. Touchante, puissante, simple et émouvante… Une histoire qui englobe toute les couches de la société qui composent Paris, ici métonymie de notre pays tout entier.Du mécano de la RATP, jusqu’aux entrailles du gouvernement, en passant par la voyoucratie ou une femme de ménages. Aucun personnage n’est laissé sur le carreau d’un scénario qui aurait pu être trop dense et in fine, les écraser. Ils sonnent tous juste et c’est en grande partie grâce à leurs interprètes, Nanou Garcia en tête.Bien sûr, on pourra reprocher à Paris certaines invraisemblances et facilités propres à la fiction, mais elles ne sont là que pour entretenir le rythme et il y en a (bon, nous ne sommes pas dans 24 Heures non plus !). On ne pourra pas en revanche lui reprocher son incohérence. Elle forme un tout, et ses accents politique résonnent particulièrement au regard des récents événements qui ont endeuillé notre pays. Une fiction qui dit des choses et divertit, c’est assez rare pour être souligné.Car la série se paie le luxe, avec peu de moyens (on est sur Arte), de déranger ou du moins d’en dire beaucoup plus sur notre société que la plupart des fictions télé actuelles. Au point que, comme nous le racontaient ses auteurs, elle fut refusée par France 2 (qui avait pourtant co produit) et que ni la RATP, ni le ministère de la Défense ou de la Justice voulurent y participer.Parions d’ailleurs que l’attitude politicienne opportuniste et calculatrice de certains personnages de la série dans un moment de deuil national, rappelleront (un) certain(s) dirigeant(s) politique….Petit bémol cependant : la série sera proposée en 2 soirées (ce jeudi et jeudi prochain) de 3 épisodes, d’un coup !N. Bellet
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