Une dystopie aux faux airs de Black Mirror, qui revisite le concept de l'âme sœur, avec quelques maladresses mais un bouillonnement plaisant.
Cela pourrait tout aussi bien être un inédit de Black Mirror. Qui a d'ailleurs déjà plus ou moins traité de cette thématique par le passé, celle du "matchmaking" poussé à l'extrême, une société où il est scientifiquement possible de trouver son âme soeur. The One raconte cette dystopie à travers une toute nouvelle Tech Company, qui propose à tout un chacun de passer le test, pour découvrir quelle personne dans le monde est génétiquement faite pour vous. En se basant sur la biochimie des fourmis, un duo de généticiens ambitieux a réussi à mettre sur pied une technologie révolutionnaire : découper votre ADN pour le faire "matcher" avec celui d'un autre habitant de la planète Terre. Et ça marche ! Lorsque les deux personnes se rencontrent, l'alchimie est naturellement là. Un coup de foudre organique en somme. Le grand amour à porter de clic pour le genre humain...
Numéro 1 du Top Netflix en France depuis sa mise en ligne il y a quelques jours, cette série originale britannique est tout droit sortie de la tête du créateur de Misfits. Howard Overman, à qui l'on doit aussi récemment l'indescriptible Dirk Gently, a signé l'intégralité des épisodes de The One. Et il a exploré son concept de fond en comble. Sauriez-vous résister à la curiosité de trouver votre âme soeur, même si vous étiez déjà heureux en mariage ? La série pose la question dans tous les sens et approfondit de manière intelligente cette idée de quête de l'amour qui anime nos sociétés, en la rationalisant à l'extrême. Une manière presque machiavélique d'interroger le spectateur sur sa propre vision du couple et du sentiment amoureux.
En prenant différents cas gravitant autour d'un fil rouge criminel un peu douteux, Overman traite le sujet sous toutes les coutures, jamais de façon sensationnaliste, en gardant son concept dystopique au plus près de notre réalité et The One se regarde alors par moment comme une étude anthropologique, où chacun pourra juger du comportement humain, en se posant inlassablement cette question au fil des 8 épisodes : et moi, qu'est-ce que je ferais à leur place ?
Dommage que la mise en scène soit aussi plate et que certains personnages soient aussi pâlement écrits. Tout est très (trop) calibré. Et Overman peine à se démêler d'une intrigue poisseuse qui traîne en longueur, de twists usés en rebondissements soapesques. The One aurait peut-être gagné à n'être qu'un gros épisode de Black Mirror. Mais la série réussira au moins, sans aucun doute, à lancer ce débat explosif dans votre salon : et toi chéri, est-ce que tu crois en l'âme soeur ?
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