La série d’Apple intègre astucieusement le Covid à son scénario, tout en gardant son ADN intact.
Mi-mars 2020, après trois semaines de tournage et seulement deux épisodes dans la boîte, la saison 2 de The Morning Show rendait les armes. Un stop Covid cataclysmique pour l’industrie, mais peut-être encore plus pour l’objet prestige d’Apple TV+ : une série qui se déroule à New York, dans les coulisses d’un talk-show matinal d’actualité, peut-elle raisonnablement faire comme si la pandémie n’avait jamais existé ? Décision est donc prise de profiter de cette pause forcée pour réécrire les épisodes restants à l’aune du virus. Alors ça ressemble à quoi, The Morning Show sous SARS-CoV-2 ? Curieusement, à peu près à la même chose qu’avant, l’arrivée du Covid se faisant via d’habiles sauts temporels.
On y suit toujours les conséquences du scandale au sein de la chaîne UBA, dont le présentateur vedette (Steve Carell) a abusé de son pouvoir pour obtenir des faveurs sexuelles. Il s’est désormais exilé en Italie, loin des regards. En découlent quelques questions troublantes : a-t-on encore le droit d’exister publiquement après ça ? Une femme peut-elle profiter de la situation pour booster sa carrière, même si elle y a indirectement participé en fermant les yeux ?
Difficile d’aller plus loin sans déflorer l’intrigue, mais la série répond à ces interrogations de façon plus frontale et inattendue que dans la saison 1, tout en gardant ce qui faisait son sel : les « walk and talk » façon Aaron Sorkin, les jeux de dupes, les egos boursoufflés, la guerre larvée entre Jennifer Aniston et Reese Witherspoon, et surtout le démentiel Billy Crudup, indispensable agent du chaos. Les fans de Succession seraient bien avisés d’y jeter un oeil.
The Morning Show saison 2, à partir du 17 septembre sur Apple TV+.
Commentaires