Des joutes politiques jubilatoires et de grands moments tragiques décisifs, c'est ça qu'on aime dans Game of Thrones...
C'est clair, tout n'a pas été parfait. Mais dimanche soir, la saison 8 de Game of Thrones a enfin élevé le niveau. Incontestablement, "The Last of the Starks" est le meilleur épisode depuis le début de la saison 8 et nous redonne espoir en vue de la fin de la série... Effectivement, on a pu s'agacer en voyant une nouvelle stratégie bien pourrie de Jon et Dany, qui ont foncé tête baissée sur King's Landing, sans prendre le temps de réfléchir un peu. Oui, observer Brienne supplier lamentablement Jaime de rester a ressemblé à une petite mort du personnage. D'accord, certains adieux ont été méchamment bâclés (pauvre Ghost). Il n'empêche, on a vu un beau et puissant épisode de Game of Thrones, qui nous a ramené aux plus belles heures de la série, entre jeu d'échecs de l'ombre, grand spectacle médiéval et tragédie grecque. Attention spoilers !
Que veut dire "Dracarys", le dernier mot prononcé à la fin de l'épisode 4 ?Tyrion Lannister a ressuscité
Cela fait tellement longtemps qu'il n'avait pas eu un rôle à jouer dans la série. Lui qui fut l'idole des fans du show HBO jusqu'à la saison 5, avait clairement perdu de sa superbe ces dernières années. Il a retrouvé tout sa finesse d'esprit, en rejouant au jeu des marionnettistes de l'ombre avec Lord Varys. Un jeu auquel il excellait, dans la peau de la Main du Roi de King's Landing (dans la saison 2) et qu'il subissait beaucoup trop, depuis sa nomination en tant que Main de la Reine Dany. Les deux éminences grises les plus futées de Westeros ont le sort du peuple entre leurs mains. On sent qu'ils ont carrément le pouvoir de décider qui régnera sur le Trône de Fer : "Nous avons chacun un choix à faire. Je prie que nous fassions le bon", lance d'ailleurs Lord Varys. Pas à coup de batailles sanglantes, mais en plaçant comme il faut les pions de ce jeu d'échec, ce sont Tyrion et Varys qui choisiront de mettre Daenerys ou Jon aux commandes. Oui, c'est excitant. Game of Thrones n'avait plus été aussi délicieusement politique depuis un bon moment. C'est avec une certaine jubilation qu'on assiste à nouveau à ces joutes verbales savoureuses, et pour le moins cruciales.
Des héros moins lisses, ça fait du bien
Ces intrigues de couloirs permettent aussi d'égratigner quelque peu le vernis de "Chevalier blanc" qui colle à la peau de la bande de Dany depuis la saison passée. Non, ils ne sont pas vertueux, droits, francs et honnêtes. Oui, eux aussi peuvent médire, ourdir et trahir, s'ils estiment que cela est nécessaire. Varys ne fait guère dans le sentimentalisme. Il n'hésitera pas à retourner sa veste, on le sait. Ce bon Tyrion pourrait changer de camp et répudier sa Reine sans autre forme de procès, s'il juge que le fils de Lyanna est plus à même de régner. Quant aux enfants Stark, ils se réunissent en secret, pour savoir ce qui est mieux "pour la famille"... pas pour le Royaume. La loyauté prend cher. La ligne entre le bien et le mal, entre les gentils et les méchants, devient plus floue. Le show gagne soudain en complexité et tout devient plus intéressant quand on sort du manichéisme bête et méchant.
Enfin une vraie surprise guerrière
La gentille Khaleesi pourrait d'ailleurs s'énerver et passer du côté obscur, dans l'épisode 5. On a senti son âme se noircir, après qu'elle a perdu successivement Ser Jorah, Missandei et un autre de ses bébés... Raeghal ! Oui, un autre dragon est mort, soudainement, brutalement, sans qu'on l'ait vu venir. Une vraie bonne surprise dramatique, que ces flèches qui sont venues transpercer l'animal en plein vol, sans crier gare ! Cersei et Euron ont été les plus malins. Ils ont piégé leurs naïfs ennemis, en équipant notamment les navires de tonton Greyjoy avec les arbalètes géantes conçues par Quyburn. Un twist inattendu, logique et efficace, qui rebat admirablement les cartes d'une bataille qui semblait tellement gagnée d'avance pour l'armée de Dany et ses dragons...
Une tragédie brutale en guise de détonateur
Une bataille qui promet d'être incroyablement sanglante, alors que la Khaleesi semble passer en mode "Mad Queen". Comme on l'espérait. Tout a changé en elle, lorsqu'elle a vu sa chère Missandei se faire couper la tête, sur les remparts du "Red Keep". Une exécution sommaire, en guise d'avertissement, voire de provocation, qui nous a forcément rappelé la mise à mort de Ned Stark, à la fin de la saison 1. Evidemment, Missandei n'est pas le personnage important qu'était Ned. Il n'empêche, son assassinat gratuit et barbare (le petit sourire de Cersei est parfait, tout au long de la séquence) sonne comme le moment clé d'une tragédie grecque. Le déclencheur de nombreux drames à venir. La vie est cruelle à Westeros. Et c'est comme ça qu'on aime notre Game of Thrones !
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