Le soap criminel diffusé par ABC depuis la rentrée arrive en France sur la nouvelle section de Disney Plus. David E. Kelley sait toujours nous rendre accro.
Disney Plus ouvre une nouvelle section ce mardi 23 février 2021 avec Star, qui proposera quatre nouvelles séries inédites en France : Love Victor, la suite du film Love, Simon ; Solar Opposites, une nouvelle série animée déjantée par le créateur de Rick et Morty ; Helstrom, la dernière série Marvel qui n'est pas tirée du MCU, et surtout Big Sky.
Ce thriller rural développé par David E. Kelley en personne, a fait ses débuts à l'automne, outre-Atlantique, sur la chaîne américaine ABC, propriété de Disney, qui en profite donc pour distribuer la série à l'internationale via Disney Plus. L'histoire n'est pas follement originale, puisqu'elle suit une équipe de détectives privés, qui enquête sur une vague de kidnappings au fin fond du Montana, sur fond de trafic sexuel.
Alors qu'il développait The Undoing pour HBO et aussi Nine Perfect Strangers, avec Nicole Kidman, David E. Kelley a trouvé le temps d'écrire une toute nouvelle série policière pour une chaîne généraliste. Une adaptation, plus exactement, du roman The Highway de C. J. Box, qui a publié plusieurs polars, ces dernières années, autour de la détective Cassie Dewell. Kelley y a mis tous les ingrédients qu'il maîtrise à la perfection, à savoir un combat de femmes tenaces et sûres de leur force, déroulant un fil rouge sordide et épais comme il faut. Le cocktail est d'une efficacité redoutable. Un affaire criminelle menée tambour battant, qui recèle une foule de twists jouissifs (dès la fin du premier épisode), mâtinée d'un vernis "soapesque" très assumé, qui génère intérêt et empathie autour des enquêteurs, des victimes, mais aussi des tortionnaires. Une vaste galerie de personnages complexes, écrite avec soin.
Le décor sauvage du Montana, le "Big Sky State", l'un des moins peuplés d'Amérique, offre une toile de fond rafraîchissante à ce polar classique, exploitant au mieux l'ambiance champêtre, pour ne pas dire "redneck", qui tranche tellement avec les luxueuses sociétés new-yorkaise ou califorienne, avec lesquelles David E. Kelley a plutôt l'habitude de jouer.
Le gros défaut de Big Sky, c'est son format inhérent à une série de Network. La première saison (pas encore terminée aux USA) s'étalera sur 16 épisodes de 42 minutes (!) et si l'on ne peut pas dire qu'on s'ennuie dans le Montana, il faut bien avouer que passer la cinquième heure, l'histoire a tendance à tirer en longueur, se laissant déborder sur son côté soap.
Malgré tout, le thriller vaut la peine de mettre ses chaussures de randonnée, parce qu'il y a de quoi apprécier la balade au pied de ces nébuleuses Rocheuses. Les secrets de Big Sky sont suffisamment bien enveloppés pour vous garder un bon moment en haleine. Grâce à un casting impeccable, emmené par deux femmes de poigne, Kykie Bunbury et l'ancienne Vikings Katheryn Winnick, et surtout par l'impressionnant John Carroll Lynch. L'acteur de Zodiac ou Shutter Island, vu récemment dans Les 7 de Chicago, écrase la série de sa géante aura. Like a Diamond in the Big Sky.
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