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Et pourtant, ce n'était vraiment pas gagné après les premiers épisodes...

Le 5 juillet 2015, Dragon Ball Super débarquait à la télévision japonaise, vingt ans après la fin du légendaire Dragon Ball Z. Enfin, les fans retrouvaient Goku et ses amis de la Kamé House, pour une suite directe et totalement inédite. Sauf qu'après quelques semaines, la capsule paraissait bien dure à avaler : entre une histoire totalement réchauffée, d'énièmes transformations sans intérêt (et maintenant, les cheveux roses !) et une animation douteuse, pour ne pas dire catastrophique (le 5e épisode - voir photo ci-dessous - reste une honte absolue pour l'univers de Toriyama), Dragon Ball Super avait tout de l'échec industriel. Une madeleine de Proust au goût terriblement rassie, qu'on aurait finalement préféré laisser au fond du placard...

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Et pourtant, un an plus tard, alors qu'elle s'apprête à entamer son 5e chapitre (l'arc "Survie de l'Univers"), le constat est totalement différent : la série animée a mis le temps, mais elle a réussi à se trouver un ton, une âme et à s'imposer comme une suite parfaitement acceptable de Dragon Ball Z. Mais comment ?

En construisant un multiverse très structuré

Oui, il faut s’accrocher pour rentrer dans Dragon Ball Super. Sans conteste, le premier arc narratif, "Battle of Gods", est une petite purge, qu'il faut malheureusement s'imposer pour bien comprendre la suite. L'histoire (reprise d'un Direct-to-DVD sorti en 2013) est particulièrement assommante et visuellement atroce. Mais elle nous permet de faire la connaissance de Beerus, le Dieu de la Destruction et de son serviteur Whis. Deux personnages divins, absolument cruciaux dans cette nouvelle série, qui a pour ambition de replacer l'histoire de Goku à l'échelle... des Univers.

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Oui, on parle bien de plusieurs univers. Car Dragon Ball Super instaure à partir du chapitre 3 ("Dieu de la destruction Champa") un multiverse assez passionnant. Une idée de génie, pour offrir de nouveaux enjeux à ses champions devenus tellement forts - à la fin de Dragon Ball Z - que plus aucun ennemi dans la Galaxie ne semblait pouvoir s'opposer à eux. La série est donc allée un peu plus loin pour en trouver. Elle nous explique comment la Terre de Bulma, de Krillin, de Tortue Géniale, s'intègre en réalité dans un environnement infiniment plus large. Un environnement parfaitement structuré en 12 Univers (la Terre se trouve dans l'Univers 7). Dans chaque univers, on trouve un "Kaio Shin", qui s'occupe de développer la vie, sur différentes planètes et un Dieu de la Destruction (Beerus est celui de l'Univers 7), qui a pour charge d'équilibrer et de détruire à l'envie. Le Yin et le Yang en quelque sorte. Et au sommet de ces 12 Univers, siège un Dieu tout puissant, nommé Zeno...


Avec une joie non retenue, on découvre ainsi qu'on ne connaissait finalement pas tout du monde de Dragon Ball, même après avoir vu et revu les 450 épisodes précédents au cours des 20 dernières années. Mieux encore, Dragon Ball Super répond à certaines questions auxquelles on ne pensait jamais avoir de réponse...

En effaçant Dragon Ball GT des tablettes

Au passage, la nouvelle série prend soin de ne jamais faire référence au spin-off tant critiqué : Dragon Ball GT (1996-1997). Elle fait même en sorte d'effacer toute trace de son existence, même si Pan est bien là (c'est un bébé qui vient de naître). Akira Toriyama est de retour aux manettes (il supervise officiellement la série) et Dragon Ball Super est désormais la seule et unique suite de Dragon Ball Z. GT n'était qu'un accident de parcours enfin oublié.

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En misant sur du rythme et de l'humour décapant

Au-delà de l'histoire, la nouvelle série a également réussi à trouver sa propre voie. Tout le monde se souvient des combats interminables de Dragon Ball Z. Tellement lents qu'il avait fallu créer Kai, pour offrir un montage plus nerveux à la saga. Pas besoin d'aller jusque-là avec Dragon Ball Super. Les combats sont rapides, concis, et particulièrement rythmés. Bien sûr, il y a encore ce sempiternel "trash talk "entre chaque coup de poing, qui sonne un peu daté. Mais l'action a le mérite de défiler sans temps mort. Le tempo des histoires est parfait, à l'image de la Résurrection de ‘F’, expédiée en 13 épisodes seulement. Quatre chapitres entiers ont ainsi été bouclés en un an et demi et 75 épisodes. Pas le temps de s'ennuyer.


D'autant que Dragon Ball Super a su trouver un ton. Plus moderne que son prédécesseur. Plus corrosif aussi. Mais surtout plus drôle. Indéniablement, la série renoue avec l'humour mordant du Dragon Ball original. Elle sait alterner grosses bastons et petits délires décapants. Comme lorsque la bande de Kamé House défile devant Shenron, exigeant de pouvoir faire un voeu, parce que ce sont toujours les mêmes qui ont le droit d'en faire. Comme lorsque Trunks du futur tombe nez à nez avec la "gentille" C-18. Ou comme lorsque les Univers 6 et 7 s'affrontent dans un match de baseball exceptionnel, dont Yamcha se souviendra longtemps...

Oui, Dragon Ball Super a su aller au-delà du simple plaisir nostalgique, pour s'imposer comme un animé moderne et ambitieux. Une digne héritière de Dragon Ball Z en somme. Même avec les 7 Boules de Cristal en notre possession, on n'aurait pas osé faire un tel voeu.

Dragon Ball Super - diffusé chaque dimanche au Japon sur Fuji TV et en France depuis le 17 janvier 2017, sur Toonami.