"Notre nouveau Stranger Things pourrait bien venir d'Europe, j'en suis certain".
Il fut un temps où seules les séries américaines pouvaient être des hits mondiaux. Ce temps est révolu. Netflix l'a compris depuis un moment et n'hésite plus à investir massivement dans les productions européennes. En fait, le groupe américain a même été un pionnier en la matière, puisque la première série originale de Netflix fut Lilyhammer, thriller norvégien créé en partenariat avec la chaîne NRK. Oui, avant même House of Cards, Netflix était déjà persuadé que la création originale du vieux continent pouvait fonctionner, sur tous les marchés.
Sept ans plus tard, l'ampleur de l'investissement est tout autre. Reed Hastings, le cofondateur de la boîte, était présent à Rome cette semaine, pour présenter à la presse l'ambition de Netflix en Europe. Une centaine de projets sont développés, dont 55 séries actuellement en production ! "Aujourd'hui nous comptons 200 salariés en Europe", se réjouit Hastings. "On a créé de gros succès ici, comme Dark, qui a marché partout dans le monde. 90 % du public de Dark se situe même hors de l'Allemagne ! C'est aussi vrai pour Les Demoiselles du téléphone, et qui marche très bien hors de l'Espagne. Et puis il y a bien sûr La Casa de Papel, qui est devenue un véritable phénomène. C'est la série en langue non-anglaise la plus vue sur Netflix aujourd'hui dans le monde !"
Puisque le plan fonctionne, Netflix persiste et signe. 10 nouveaux projets, pour être exact, dont 7 nouvelles séries européennes, qui seront développées dans les mois à venir. Parmi elles se trouve peut-être la nouvelle pépite inattendue, qui fera exploser les réseaux sociaux. "Notre nouveau Stranger Things pourrait venir d'Europe, j'en suis convaincu !", poursuit Ted Sarandos, le chef des contenus originaux de la boîte. “Notre conviction est que les grandes histoires dépassent les frontières. Quand des histoires provenant de différents pays, langages et cultures trouvent une plateforme mondiale où la seule limite est l’imagination du créateur, alors ces histoires uniques et universelles émergent et sont accueillies par un public mondial”.
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Dans le lot de dernières commandes, on trouve donc Mortel, nouvelle série originale française ambitieuse, qui met en scène des jeunes dont les destins se trouvent liés par une force surnaturelle. Un show fantastique à fort potentiel. Comme La Vague, adaptation du fascinant roman du même nom (qui a donné un film en 2008), qui montre de manière cinglante comment le fascisme peut rapidement envahir la société, à travers le microcosme d'une salle de classe. On aura aussi un œil sur le drama historique italien Luna Nera, qui raconte la véritable histoire des femmes suspectées de sorcellerie dans l’Italie du 17ème siècle.
Ces nouveaux projets viennent juste d'être commandés, mais plus proche de nous, quelques créations originales européennes fraîchement tournées devraient arriver rapidement sur nos écrans. Comme Baby, une série italienne adaptée d'un fait réel, qui a "quelque chose de 13 Reasons why", selon son créateur Andrea de Sica. "Sauf que notre série ne se déroule pas dans le passé, mais elle parle d'une jeune fille dans le présent, qui recherche l'amour, et de jeunes gens à la recherche de leur identité."
Netflix proposera aussi très bientôt Dogs of Berlin (fin 2018), un polar allemand, qui raconte l'histoire de deux inspecteurs de la police de Berlin, aux caractères très différents, qui vont devoir faire équipe malgré leurs désaccords. Un thriller nerveux et sombre, dans les bas-fonds de la capitale allemande.
Deux teen dramas européens seront également très suivis dans les prochaines semaines, à commencer par The Innocents (fin août), série fantastique anglaise emmenée par Guy Pearce, racontant l'histoire d'amour d'une "shapeshifter" avec un ado normal. La série espagnole Élite, nous emmènera dans un lycée de la Haute, contraint d'accueillir les élèves d'un quartier populaire, dont l'école a été détruite par un tremblement de terre.
Côté comédie, c'est une autre création ibérique qui devrait faire sensation. Paquita Salas (cet été), racontera les déambulations d'une agent de stars complètement délurée et improbable.
Finalement, fin 2018, la réalisatrice polonaise Agnieszka Holland, proposera la première série polonaise de Netflix. 1983 s'annonce comme une production ambitieuse, une série dystopique qui se déroulera dans un monde où les Soviétiques n'ont jamais quitté le pays, après qu'une attaque terroriste à perturbé le cours des événements...
Et puis il y aura aussi Djinn, une création venue de Jordanie, The Protector, une super-série venue de Turquie, ou encore The Witcher, la très attendue adaptation du jeu vidéo culte, développée en Pologne. Parmi tous ces projet du vieux continent, se cache peut-être le nouveau Stranger Things, où plutôt le nouveau Casa de Papel...
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