PHOTOS - Matthias Schoenaerts, Olga Kurylenko, Lily Collins : les révélations de l'année 2012
Elizabeth Olsen (Martha Marcy May Marlene)
Sundance, janvier 2011. Un double choc attend les festivaliers qui pressent leurs Moon Boots à l?intérieur du cinéma de Park City, Utah, où a lieu la première mondiale de <strong>Martha Marcy May Marlene</strong>, de Sean Durkin. Non seulement les jumelles de La Fête à la maison, Mary-Kate et Ashley Olsen, nous avaient caché l?existence d?une s?ur cadette, <strong>Elizabeth</strong>, mais en plus elle irradie l?écran en rescapée d?une secte souffrant de son retour à la réalité. Sa performance à la puissance rentrée rappelle la Jodie Foster des débuts, l?actrice citant Diane Keaton ou Kate Winslet comme modèles et jurant qu?on n?est pas prêts de la voir dans Transformers 4.Promesse tenue : lorsque <em>Martha Marcy May Marlene</em> est sorti en France en février dernier, elle n?avait pas cédé aux sirènes d?Hollywood... Elle a au contraire suivi un parcours farouchement indépendant qui l?a vue croiser Robert De Niro (<strong>Red Lights</strong>) et jouer dans <strong>Liberal Arts</strong>, l?un des succès de Sundance 2012, sous la direction de Josh Radnor, le héros d?How I Met Your Mother.Elle tourne actuellement son premier film de studio ? mais pas n?importe lequel ?, le remake d?<strong>Oldboy</strong> par Spike Lee, avec Josh Brolin. C?est ce qui s?appelle être bien entourée.M.C.Bande-annonce de <em>Martha Marcy May Marlene</em> :
Ezra Miller (Another Happy Day)
Oubliez Linda Blair et autres damnés du village. La relève des sales gosses est assurée par <strong>Ezra Miller</strong>, 18 ans, majesté des mouches révélée à 6 ans par Philip Glass dans <em>White Raven</em>, son opéra contemporain. Le genre de gueule d?ange abonnée aux <strong>rôles d?ados psychopathes</strong> que l?on n?aurait jamais imaginée au générique de Twilight, même dans nos pires cauchemars.Tout commence avec <strong>Afterschool</strong>, d?Antonio Campos, requiem in?uencé par Gus Van Sant et Michael Haneke dans lequel il est terri?ant en jeune étudiant asocial, hypnotisé par les images de son ordinateur et obsédé par la mort des deux ?lles les plus populaires du bahut. Un personnage à la <em>Benny?s Video</em> qui glace l?échine.Mais ce n?était rien comparé à <strong>We Need to Talk About Kevin</strong>, de Lynne Ramsay, où Ezra, dans le rôle d?un ado machiavélique qui déteste sa maman, donne un visage à ce qu?aurait pu devenir le baby de Rosemary. <em>"We Need to Talk About Kevin a été mon expérience la plus douloureuse, à tel point que j?en ai fait des cauchemars,</em> avoue-t-il. <em>Pour moi, Kevin est la preuve que l?être humain peut se montrer capable du pire ? quelque chose que l?on a tous en nous."</em> Ainsi, même quand il est inoffensif (du moins en actes) dans <strong>Another Happy Day</strong>, sorte de Festen en mode Sundance réalisé par Sam Levinson, on le soupçonne malgré tout d?avoir l?ambition de zigouiller sa famille dysfonctionnelle. Ezra, tu sais que tu commences à devenir sérieusement ?ippant ?<em>"Ce n?est pas la première fois qu?on me le dit,</em> s?amuse-t-il. <em>Si ça peut vous rassurer, c?est fait exprès. Je n?en suis pas encore à effrayer les enfants ou les yorkshires dans la rue sans raison. J?ai tué plein de gens sur grand écran, mais ces personnages extrêmes que j?incarne sont un excellent moyen d?apprendre mon métier. Et j?aime ma famille !"</em>T.A.Bande-annonce d'<em>Another Happy Day</em> :
Izia Higelin (Mauvaise fille)
Elle voulait devenir comédienne avant d?être chanteuse, mais le rock l?a rattrapée dès l?âge de 16 ans. <strong>Izia Higelin</strong>, fille de Jacques, sorte de mini-Janis Joplin clean et solaire, n?inspire d?abord à des cinéastes anémiés que des rôles de prostituées ou de junkies qu?elle refuse systématiquement. Jusqu?à ce que Patrick Mille lui propose la tête d?affiche de son premier film, <strong>Mauvaise Fille</strong>, adapté du roman de sa compagne Justine Lévy. "Ils ont pensé à moi en zappant un jour sur les Victoires de la musique, explique-t-elle. <em>Je venais de recevoir un prix et j?ai dû lâcher une bonne vingtaine de "putain" en direct, tout en étant très émue. Ça leur a plu !"</em> Le feeling a fait le reste : <em>"Je sens les gens. Je suis comme une boule de flipper, je sais vers qui il faut que j?aille, sur qui je vais buter. Patrick, je l?ai senti tout de suite."</em> Dans le film, elle est Louise, une jeune femme fougueuse qui tombe enceinte au moment où sa mère tombe malade. De l?euphorie au deuil, elle a tout à jouer. <em>"Je marche à l?instinct,</em> annonce Izia.<em> J?y vais avec mes tripes, comme pour la musique. Souvent, c?était la première ou la deuxième prise qui fonctionnait."</em> Elle continue, évoquant son père de cinéma : "Bob Geldof me faisait rire, il n?arrêtait pas de répéter qu?il jouait comme une merde. Parfois, il planait à 12 000, j?avais l?impression de voir mon propre père !"Depuis la fin du tournage, Izia Higelin est repartie <strong>en tournée vivre sa <em>"vraie vie"</em></strong>. Si elle a très envie de refaire du cinéma, les émotions pures et dures, c?est sur scène qu?elle les retrouve : <em>"On en discutait l?autre jour avec Bob. Pour des auteurs-compositeurs-interprètes comme nous, le cinéma, c?est un peu des vacances. Faire un disque revient à écrire, réaliser, interpréter, monter, composer la BO et distribuer ton film. Alors que quand tu es acteur, tu laisses les clés à quelqu?un d?autre."</em> Pas du tout calée en Pialat et en Resnais, même si <strong>Patrick Mille</strong> lui a demandé de regarder quarante-deux fois À nos amours pendant la préparation de <em>Mauvaise Fille</em>, Izia adorerait tourner <strong>un film d?action</strong> très<em> "girl power and gun"</em>. Sous la direction de qui ?<em> "Je n?en sais rien, je ne retiens pas les noms. Savoir qui a réalisé quoi, c?est un peu comme faire ses devoirs, non ?"</em>S.L.Bande-annonce de <em>Mauvaise fille</em> :
Juno Temple (Killer Joe)
Depuis le temps qu?elle tourne, vous avez dû repérer sa tête blonde, espiègle et délurée qui, à 23 ans, lui vaut d?être régulièrement choisie pour interpréter des femmes-enfants. Élevée dans le sérail, <strong>Juno Temple</strong> est la ?lle de la productrice Amanda Temple et du cinéaste Julien Temple, qui l?a fait débuter à l?âge de 11 ans dans l?un de ses ?lms, Pandemonium. Depuis <strong>Reviens-moi</strong> (2008), son premier rôle important, elle se partage entre grosses productions (Les Trois Mousquetaires,<strong> The Dark Knight Rises</strong>) et projets indépendants (<strong>Kaboom</strong>, de Gregg Araki).En septembre, la jeune Anglaise était à l?af?che de <strong>Killer Joe</strong>. Elle y incarne Dottie, la s?ur d?un dealer, offerte en guise de paiement à un tueur à gages qui la révèle à elle-même. Jamais l?actrice ne s?était autant dévoilée, au sens propre comme au ?guré. Pour y arriver, il lui fallait établir une relation de con?ance totale avec le réalisateur <strong>William Friedkin</strong>. <em>"Dès le départ, il m?a fait craquer en m?appelant 'Darling'",</em> raconte-t-elle. Par la suite, tous deux ont longuement parlé du rôle, jusqu?à ce qu?il n?y ait plus aucun doute sur la façon de le jouer.En général, l?actrice n?accepte de se déshabiller que lorsque c?est vraiment nécessaire. C?était le cas ici, comme elle l?explique en évoquant sa fameuse <strong>scène de séduction avec Matthew McConaughey</strong> :<em> "La nudité rend mon personnage très vulnérable à ce moment précis. Pour la première fois, Dottie est traitée comme une femme alors que sa famille continue de la considérer comme une enfant. Elle aime les manières de cet homme qui la regarde comme un fruit délicieux qu?il a envie de cueillir."</em>Vous n?avez pas ?ni de voir Juno tant son emploi du temps est rempli, avec pas moins de quatre ?lms en postproduction, un en tournage et quatre autres en préproduction. Celui qui nous intrigue le plus ?<strong><em> The Brass Teapot</em></strong>, l?histoire d?un couple possédant une théière qui, à chaque sévice que s?in?igent les amants, leur fournit de l?argent?G.D.Bande-annonce de <em>Killer Joe</em> :
Lily Collins (Blanche Neige)
C?est dans l?air ce soir : <strong>Lily Collins</strong> va exploser d?une minute à l?autre. À Hollywood, il ne se passe pas une semaine sans qu?on l?annonce en vedette d?un nouveau projet quatre étoiles. Après de courtes apparitions dans la série 90210 Beverly Hills - Nouvelle Génération et le carton évangéliste The Blind Side, avec Sandra Bullock, son premier rôle en tête d?affiche dans<strong> Identité secrète</strong>, aux côtés de Taylor Lautner, a mis le feu aux poudres. Si le film était censé faire décoller la carrière du beau gosse torse nu de Twilight, il a surtout réussi à mettre en valeur sa partenaire, qui vient de fêter ses 23 ans en apparaissant sur la couverture du numéro spécial Hollywood de <em>Vanity Fair</em>. Grillant la politesse à Kristen Stewart et à son Blanche-Neige et le chasseur (sorti en juin), elle était aussi en avril l?innocence incarnée dans <strong>Blanche-Neige</strong>, de Tarsem Singh (Les Immortels), et s?apprête à rejoindre Michael Sucsy, le réalisateur de Je te promets - The Vow, méga hit du moment aux États-Unis, pour <strong><em>Rosaline</em></strong>, une relecture moderne de Roméo et Juliette.Bientôt, plus personne ne pourra ignorer le nom et les sourcils généreux de Lily Collins (à ne pas confondre avec l?actrice-top model anglaise Lily Cole). Presque célèbre dès la naissance, Collins a hésité à suivre la voie du show-biz tracée par son père, lui préférant d?abord le journalisme écrit puis télévisé. Mais la caméra s?est vite entichée de son <strong>regard mutin à la Audrey Hepburn</strong>. Parmi ses nouveaux admirateurs, on trouve Zac Efron, avec qui Lily a été vue main dans la main ? l?ex-idole de High School Musical aurait même rencontré Phil Collins et obtenu sa royale bénédiction ; et plus récemment <strong>Jamie Campbell Bower</strong>, son partenaire dans The Mortal Instruments : La Cité des Ténèbres.À ce propos, que pense le papa du succès de sa fille ?<em> "Qu?est-ce que je peux dire ? Elle est merveilleuse,</em> a-t-il déclaré en toute objectivité. <em>En tant que fan de la première heure, je ne suis absolument pas surpris par ce qui lui arrive aujourd?hui."</em> C?est ce qu?on appelle un conte de fées.B.R.Bande-annonce de <em>Blanche Neige</em> :
Lizzy Caplan (Bachelorette)
Cela fait maintenant plusieurs années que <strong>Lizzy Caplan</strong> est<em> "la nouvelle jeune actrice montante d?Hollywood"</em>. Il y a sept ans, elle jouait la copine rock et asociale de Lindsay Lohan dans<strong> <em>Lolita malgré moi</em></strong>, prestation saluée par tous les fans de John Hughes pour son capital vérité et l?hommage appuyé au Jon Cryer de Rose bonbon.En 2006, le magazine <em>Variety</em> la faisait déjà ?gurer dans son top 10 des comédiens à suivre. Deux ans plus tard, son rôle de <em>"geekette"</em> cynique pourchassée par un monstre géant (et un Caméscope) dans <strong>Cloverfield</strong> semblait lui ouvrir en grand les portes du métier. Et ?nalement non, pas vraiment?Aujourd?hui, la jeune actrice a cessé de <em>"monter"</em> pour se stabiliser à un degré de notoriété qui lui vaut d?apparaître dans les séries comiques les plus cool du moment (<strong>Childrens Hospital, Party Down</strong>). À 30 ans, elle n?est plus vraiment très jeune mais a eu la chance d?échapper à la médiatisation forcenée ? et aux problèmes de croissance qui vont de pair ? que provoquent les ascensions trop fulgurantes. Résultat, sa performance de meilleure copine légèrement nympho dans <strong>Bachelorette</strong> reste d?une éclatante fraîcheur.Pas encore usée par les mauvaises comédies romantiques, Lizzy peut se lancer dans un monologue inspiré sur la fellation et sonner juste comme au premier jour (drôle tout en restant impassible, jolie mais pas au sens hollywoodien du terme...). Le ?lm est aussi un plaisir d?initiés puisqu?il réunit, le temps d?une romance catastrophe, le couple mythique qu?elle formait avec Adam Scott dans <em>Party Down</em>. Peu vue mais adorée par ceux qui la connaissent, la série racontait le quotidien d?une poignée d?acteurs ratés assurant le service dans des soirées, et la love story épique qui se jouait pendant les pauses entre Henry (Scott) et Casey, héroïne "caplanesque" parfaite ? aride, piquante, craquante.Bonne nouvelle : le ?lm <em>Party Down</em>, que personne n?attendait, est en train de se monter.<strong> Le rôle qui devait imposer Lizzy</strong><strong> à la télévision devrait bientôt faire d?elle une star de cinéma</strong>.B.R.Bande-annonce de <em>Bachelorette</em> :
Louise Grinberg (17 filles)
Dans<strong> Entre les murs</strong>, elle n?avait pas les meilleures répliques ni les scènes les plus mémorables. Bien qu?en retrait, elle imposait pourtant une présence assez solaire, amplifiée par son regard clair. Beaucoup lui prédisaient alors un avenir doré. C?était oublier qu?elle n?avait que 14 ans au moment des faits. <em>"Je me suis replongée dans les études avec le bac L option théâtre en ligne de mire</em>, raconte Louise Grinberg,<em> aujourd?hui majeure. C?était convenu comme ça avec mes parents."</em>Trois ans plus tard, elle n?est pas encore tout à fait femme mais plus du tout enfant, à l?image de son personnage dans <strong>17 Filles</strong>, une adolescente déboussolée qui tombe enceinte et entraîne ses copines à l?imiter. <em>"Je me rappelle avoir été intriguée par le fait divers dont s?inspire le ?lm,</em> s?anime Louise<em>, formidable de fragilité et de détermination dans le rôle de Camille. À l?époque, je ne comprenais pas leur choix. J?y vois maintenant à la fois un acte de désespoir et de rébellion. Quelque part, c?est symptomatique de ma génération, pour qui l?horizon semble bouché et qui est parfois contrainte à l?excès pour se faire entendre."</em>Clin d??il du destin, Louise a préparé ce premier ?lm de Muriel et Delphine Coulin comme elle avait préparé <em>Entre les murs</em> : le tournage a été précédé de longues semaines de <strong>répétitions avec une coach</strong>, période qui a scellé la complicité entre les six actrices principales. <em>"Lors de la préparation,</em> raconte Louise, nous étions dans une bulle avec les s?urs Coulin, qui nous ont notamment projeté des passages de ?lms dont elles voulaient retrouver l?esprit charnel et mystérieux : Virgin Suicides, Oublie-moi, Pique-nique à Hanging Rock..."Lucide quant au chemin qu?il lui reste encore à parcourir, la jeune femme s?est inscrite cette année au <strong>conservatoire </strong>du 7e arrondissement de Paris et dispose désormais d?un agent, qui l?a envoyée passer le casting de<strong> Je me suis fait tout petit</strong>, le premier ?lm de Cécilia Rouaud, dans lequel elle a obtenu un second rôle. <em>"Je ne suis pas pressée,</em> avoue l?actrice. <em>Mes parents m?encouragent à continuer mes études pour avoir d?autres centres d?intérêt que la comédie. Je pense qu?ils ont raison."</em> Génération pragmatique.C.N.Bande-annonce de <em>17 filles</em> :
Matthias Shoenaerts (De rouille et d'os)
Après avoir baroudé pendant dix ans, de séries télé en courts métrages, et décroché quelques seconds rôles dans des films comme Black Book, de Paul Verhoeven, le Belge <strong>Matthias Schoenaerts</strong> imposait au début de l?année sa carrure hors du commun dans <strong>Bullhead</strong>, de Michaël R. Roskam. Nominé à l?Oscar du meilleur film étranger (qu?il a cédé à Une séparation), ce polar dans lequel il joue un éleveur bovin dopé aux hormones lui a valu un déluge d?éloges. L?influent critique américain Roger Ebert a ainsi loué <em>"la douleur, la tristesse et la rage contenues dans la performance de Schoenaerts"</em>. Véritable aimant à talents, Jacques Audiard l?a aussitôt réquisitionné pour incarner le boxeur amoché qui <em>"ressuscite"</em> Marion Cotillard dans son sublime <strong>De rouille et d?os</strong>. Plus gros succès du cinéaste en France, le film a offert à l?acteur ce passeport qui lui manquait pour que la sensation indé se change en reconnaissance grand public. En 2013, le voyage se poursuit : en plus de reprendre son rôle dans le remake américain du hit belge Loft, il figure au casting de <strong>Blood Ties</strong>, le premier long en anglais de Guillaume Canet.<em> "J?avais vu Matthias dans Bullhead et je l?avais trouvé formidable,</em> explique le réalisateur. <em>Marion (Cotillard) m?avait aussi beaucoup parlé de lui. Je me suis pris une tarte monumentale lorsqu?il a joué sa première scène. Je tenais à ce que les personnages prennent l?accent du Brooklyn des années 70 et Matthias a bossé comme un dingue avec un coach. Avec cette gueule, son talent et sa maîtrise de l?anglais, c?est sûr, il va exploser."</em> On vous aura prévenus. M.C.Bande-annonce de <em>De rouille et d'os</em> :
MyAnna Buring (Kill List)
Si vous suivez de près le nouveau cinéma de genre british, il y a de fortes chances pour que vous ayez déjà vu le visage de <strong>MyAnna Buring</strong>. Spéléologue ?ippée dans The Descent, survivante postapocalypse dans <strong>Doomsday</strong>, proie dans Lesbian Vampire Killers? À 27 ans, cette Anglaise d?adoption née en Suède (comme le trahit sa blondeur angélique) puis élevée au Moyen-Orient (comme le trahit moins sa blondeur angélique) a déjà des airs de baroudeuse aguerrie du fantastique.<em>"De nombreux acteurs dédaignent ce genre, mais ils ne savent pas ce qu?ils ratent"</em>, s?emballe Buring, qui a décroché son rôle dans <strong><em>The Descent</em></strong> à peine trois mois après être sortie de l?école d?art dramatique. <em>"Je me demandais sincèrement ce qui leur avait pris de m?engager"</em>, avoue l?actrice. Depuis, le téléphone n?a cessé de sonner. Après avoir affronté les suceuses de sang de <strong><em>Lesbian Vampire Killers</em></strong> (<em>"ce qui fait le plus peur dans ce ?lm, c?est le titre"</em>), elle a été convoquée pour en jouer une dans les deux derniers chapitres de <strong>Twilight</strong>.On appréciera l?ironie. Qui ne s?arrête d?ailleurs pas là : <em>"C?est assez embarrassant à dire, mais j?ai peur du noir,</em> confesse MyAnna. <em>Et ça ne va pas en s?arrangeant? J?ai de plus en plus de mal à regarder des ?lms d?horreur, alors que j?adore en tourner? Allez comprendre."</em>Aucune raison de s?inquiéter puisque la comédienne quitte aujourd?hui son habit de scream queen pour apparaître dans <strong>Kill List</strong>, le premier long du prodige anglais Ben Wheatley, que l?on compare souvent à un jeune Kubrick. Il lui a écrit sur mesure ce personnage d?épouse d?un tueur à gages qui accepte un contrat aux conséquences imprévisibles. D?ailleurs, en parlant de liste, il y en a une sur laquelle MyAnna rêverait de ?gurer : celle de David Fincher lorsqu?il cherchera la star de son prochain ?lm. Une femme de goût.M.C.Bande-annonce de<em> Kill List</em> :
Olga Kurylenko (La Terre outragée)
Il y a quatre ans, <strong>Olga Kurylenko</strong> essayait de coincer les assassins de ses parents en faisant les yeux doux à Daniel Craig dans <strong>Quantum of Solace</strong>. Depuis, elle a fréquenté les plateaux de Roland Joffé et de Terrence Malick et s?apprête à donner la réplique à Tom Cruise dans une superproduction SF de Joseph Kosinski, le réalisateur de Tron ? L?Héritage. La malédiction de la Bond girl, cette vieille légende selon laquelle jouer la compagne de 007 annoncerait des lendemains de carrière dif?ciles ? Olga ne connaît pas. <em>"Je suis très occupée depuis le Bond,</em> nous rassure-t-elle. Je viens de tourner une série à Miami, Magic City, et j?enchaîne sur Seven Psychopaths, avec Woody Harrelson et Colin Farrell... J?ai aussi fait des petits ?lms qui ne sont pas sortis en France. C?est malheureusement l?ère des Quantum of Solace et des Harry Potter : les projets plus intimistes ont du mal à être vus aujourd?hui."<strong>La Terre outragée</strong>, de l?Israélienne Michale Boganim, dresse le portrait d?une ville de campagne devenue un no man?s land contaminé après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, en 1986. Olga y interprète une enfant du pays qui, dix ans après, fait visiter la zone aux touristes tout en continuant à vivre parmi les ruines, les morts et les souvenirs. L?actrice, née en Ukraine en 1979, conserve elle-même en mémoire quelques images de cette période :<em> "J?étais toute petite, je vivais dans le sud-ouest du pays, loin de Tchernobyl. Les nuages ne sont pas arrivés jusqu?à nous, mais l?état d?alerte, si ? ne pas se promener sous la pluie, ne pas jouer dans les ?aques, ne pas manger la peau des pommes..."</em> Aussi impénétrable que la ville fantôme dans laquelle Anya, son personnage, revient toujours, désireuse de vivre mais clouée sur place, Olga af?che ici une beauté fanée qui impressionne.Elle était la Bond girl qui savait jouer la comédie... On découvre une grande actrice en puissance. À véri?er dans le prochain Terrence Malick, A la merveille, avec Ben Af?eck et Javier Bardem. <em>"J?espère qu?on m?y verra,</em> plaisante-t-elle à moitié. <em>Pendant deux mois et demi, j?ai été sur le tournage tous les jours, j?ai enregistré des heures et des heures de narration en voix off... Mais, avec Terry, on ne sait jamais !"</em>B.R.Bande-annonce de <em>La Terre outragée</em> :
Sofia Boutella (StreetDance 2)
Ce n?est peut-être pas le plus spectaculaire de ses grands écarts mais, à coup sûr, c?est celui qu?elle a exécuté avec le plus d?énergie. Dans <strong>StreetDance 2</strong>, <strong>So?a Boutella</strong>, ex-danseuse de hip-hop originaire du nord de l?Algérie, s?amuse à jouer Eva, adolescente juvénile aux racines ibériques ne jurant que par les contorsions caliente du tango. On est bien d?accord, Meryl Streep peut encore dormir tranquille, mais il y a là, dans ce désir du contre-pied mesuré, un vrai talent de débutante frondeuse. Même pas peur, So?a, surtout lorsqu?elle avoue que ce rôle n?était pas forcément celui de ses rêves. <em>"Quand j?ai arrêté ma carrière de danseuse il y a deux ans, raconte-t-elle, la première consigne que j?ai donnée à mon agent a été : 'Tout sauf un ?lm de danse.'</em> Et par quoi je commence ? StreetDance 2 ! Mais ce n?est pas un renoncement car les producteurs de ce ?lm sont aussi ceux de Bronson, de Nicolas Winding Refn, que j?ai adoré. Donc, oui, je suis revenue sur ma décision."Entre <em>StreetDance 2</em> et <strong>Bronson</strong>, il y a un autre grand écart, plus périlleux, que So?a rêverait d?exécuter dans un futur proche : "Je travaille mon jeu comme une folle avec mes coachs. On étudie toutes sortes d?émotions, aussi bien dans le répertoire classique que contemporain. Quand je dois travailler un personnage, c?est un processus aussi viscéral que théorique. Pour StreetDance 2, j?ai bossé le rôle selon une méthode inspirée de celle de Stanislavski." Cette obsession du professionnalisme, elle l?a évidemment héritée de <strong>ses années de danse</strong>, lorsqu?elle est devenue l?une des favorites à la cour de <strong>Madonna</strong>, ou quand elle a été choisie comme égérie par la marque Nike, qui avait ?ashé sur ses courbes. Reste que, pro ou non, pour l?heure, les projets se font rares.<em>"Mon dilemme,</em> reconnaît So?a<em>, c?est que j?ai autant envie de goûter à des choses physiques qu?à des ?uvres plus cérébrales. Alors j?hésite, à défaut d?agir. Mais ça va venir..."</em> On n?en doute pas, surtout avec cette plastique et ce magnétisme qui pourraient aussi bien faire fureur dans G.I. Joe 3 que dans le prochain Christophe Honoré. Prêts pour le grand écart ultime ?F.G.Bande-annonce de <em>Street Dance 2</em> :
Découvert dans Bullhead, Matthias Schoenaerts a pris de la hauteur avec son rôle de boxeur "opé" dans De rouille et d’os. Prochain arrêt : Hollywood.Bond girl repentie, Olga Kurylenko passe dans le camp des actrices qui comptent avec son rôle de fiancée de l’atome dans La Terre outragée, un drame post-Tchernobyl. En attendant Malick...Plus belle que la méchante reine Julia Roberts dans Blanche-Neige, de Tarsem Singh, Lily Collins, la fille de Phil Collins est en train de se faire un prénom.Elizabeth Olsen, la petite sœur des jumelles Olsen, a prouvé qu’elle était déjà une grande avec Martha Marcy May Marlene.Ezra Miller vous a fait passer l’envie d’avoir des enfants dans We Need to Talk About Kevin ? Rassurez-vous, il continue avec Another Happy Day, de Sam Levinson. Ezra, c’est quoi le problème ?Dans Mauvaise Fille, de Patrick Mille, Izia Higelin joue avec la même patate que celle qu’elle affiche en concert. Elle se fout de bien prendre la lumière et prétend qu’elle n’a pas de mystère. Ce qu’elle veut, c’est s’éclater.Après avoir été la protégée de Selina Kyle dans The Dark Knight Rises, Juno Temple tient un rôle de premier plan dans Killer Joe, la tuerie de William Friedkin, qui devrait lui valoir une notoriété durable.Un peu plus de trois ans après Entre les murs, de Laurent Cantet, Louise Grinberg réapparaît dans 17 Filles, de Muriel et Delphine Coulin, où elle est cette fois au premier rang.Spécialiste des seconds rôles qui tuent, Lizzy Caplan explose en demoiselle d’honneur trash dans Bachelorette, de Leslye Headland. Hollywood ne devrait pas tarder à lui passer la bague au doigt.Avec Kill List, de Ben Wheatley, MyAnna Buring prouve qu’elle est bien plus que la nouvelle scream queen du cinéma anglais. On se présente ?Danseuse fétiche de Madonna, la sublime et très souple Sofia Boutella s’offre son premier grand rôle au cinéma dans StreetDance 2, tout en rêvant de tourner avec Nicolas Winding Refn. Rencontre avec une acrobate professionnelle.Découvrez les révélations ciné dénichées tout au long de l'année 2012 par votre magazine Première...
Commentaires