Don't Look Up, avec Leonardo DiCaprio, marque son retour sur le devant de la scène.
Suite aux succès de Winter's Bone, Hunger Games, X-Men : First Class et Happiness Therapy, qui lui a valu l'Oscar de la meilleure actrice, en 2013, Jennifer Lawrence a beaucoup tourné. Mais en 2018, elle a pris conscience qu'elle enchaînait trop de films, dont une poignée de flops (Passengers, Mother !, Red Sparrow et Dark Phoenix ont tous été des déceptions au box-office), alors elle a décidé de faire une pause. Après une année sans projet, elle a accepté l'offre d'Adam McKay (The Big Short) et reviendra le 24 décembre sur Netflix dans Don't Look Up : Déni Cosmique, aux côtés de Leonardo DiCaprio, Meryl Streep, Cate Blanchett ou encore Jonah Hill.
"Je ne proposais plus autant de qualité que j'aurais dû, explique-t-elle à Vanity Fair. Je crois que tout le monde en avait marre de moi. Moi-même, j'en avais marre de moi. Je crois que j'ai essayé de faire plaisir aux gens la majeure partie de ma vie, mais j'étais arrivée à un point où je ne pouvais plus rien faire de bien. Si je marchais sur le tapis rouge, on me disait : 'Pourquoi n'est-elle pas arrivée en courant ?' En travaillant, j'avais l'impression que plus personne ne pouvait être énervé contre moi. Je me disais : 'Ok, j'ai accepté cette offre, ils ne peuvent plus m'en vouloir.' Puis j'ai atteint un point où les gens n'appréciaient tout simplement pas le fait que j'existe. Ca m'a secouée, et j'ai réfléchi à la manière dont mon travail, ma carrière, pouvait m'apporter davantage de paix. (...) On me portait tellement d'attention à un moment donné, c'était trop, et bizarrement, cela m'a aidée d'être sur des plateaux de tournage. Ils représentaient pour moi un bon échappatoire. (...) Un jour, je me suis demandé :'Pourquoi j'ai accepté ce film ? Parce que je veux avoir un travail demain ou parce que je veux vraiment le faire ?'" Ce fut le déclic.
A 31 ans, la comédienne devenue une star très jeune semble plus apaisée, recentrée sur ce qui compte vraiment pour elle : son mariage avec Cooke Maroney et la naissance prochaine de son premier enfant. Elle explique vouloir protéger sa future vie de famille à tout prix, sept ans après avoir été victime de hackers, lorsque des photos intimes ont été mises en ligne sur internet. Un scandale qui l'a marquée et avec lequel elle doit encore vivre aujourd'hui : sans le citer, elle évoque la récente mise en vente du magazine de Jean-Marie Bigard, où ces clichés ont été imprimés (l'humoriste a d'ailleurs été condamné pour leur partage). "N'importe qui peut regarder mon corps nu, sans mon consentement, n'importe quand, regrette la comédienne. Quelqu'un en France vient d'ailleurs de les publier. Mon trauma existera toujours."
Au cours de la discussion, elle revient aussi sur l'importance du mouvement #MeToo, lancé suite aux accusations d'agressions sexuelles et viols envers le producteur Harvey Weinstein. Ce dernier s'était publiquement vanté d'avoir couché avec elle juste avant qu'elle ne gagne l'Oscar. Elle répond qu'elle n'est pas une victime de cet homme, expliquant qu'elle avait déjà construit les bases solides de sa carrière quand il a essayé d'avoir une relation sexuelle avec elle, et qu'elle avait ainsi assez de pouvoir pour dire "non" : "Les victimes de Harvey, ce sont les femmes qui pensaient qu'il pourrait les aider. Heureusement, quand j'ai croisé son chemin, j'étais sur le point de remporter l'Oscar. On m'avait déjà engagée sur Hunger Games. J'ai donc pu éviter cette situation. Bien sûr, je suis une femme évoluant dans un monde professionnel, alors ce n'est pas comme si j'avais passée toute ma carrière entourée uniquement d'hommes ayant un comportement approprié... Mais oui, c'est un bon exemple pour illustrer le fait qu'obtenir un certain pouvoir très jeune m'a sauvée."
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