Le nouveau casque de Facebook est à la fois simple et extrêmement efficace.
Des années que les plus grands constructeurs du milieu se cassent les dents sur le sujet : comment faire de la VR un produit grand public ? Comment transformer un marché de niche en une activité populaire, aussi simple d’accès qu’une console de Sony ou Nintendo ? Il y a bien eu quelques tentatives depuis plusieurs années, du PS VR de PlayStation (plutôt réussi, mais perfectible graphiquement) au premier Oculus Quest, sorti en 2019. La filiale de Facebook proposait alors un casque de réalité virtuelle totalement autonome, ne nécessitant pas un PC de guerre pour fonctionner. Un joli coup, mais son poids (571 grammes) et son prix (449 euros minimum) en faisaient un objet encore réservé aux convertis. La firme de Mark Zuckerberg a donc investi massivement en recherche et développement pour construire l’Oculus Quest 2, un concentré de technologie censé s’adresser à toute personne qui, jusqu’ici, n’avait pas osé franchir le cap de la VR.
Nous avons pu l’essayer durant quelques semaines et le constat est sans appel : le casque fait tout mieux que son prédécesseur et semble être la porte d’entrée idéale vers la réalité virtuelle. Lancé à prix plancher (relatif, évidemment : 349 euros pour la version 64 Go, 449 euros pour un stockage de 256 Go), le Quest 2 impressionne par sa simplicité d’utilisation (il suffit de chausser le casque et de l’allumer) et la précision avec laquelle il permet de scanner la pièce dans laquelle on l’utilise. Grâce à des caméras frontales, il est possible de voir le monde « réel » et de tracer au sol une zone de jeu. Pas besoin d’un espace dingue d’ailleurs, sauf pour certains titres - heureusement assez rares. Il est également possible de jouer assis ou de définir automatiquement un petit cercle autour de soi. Dans tous les cas, un mur virtuel vous préviendra ensuite si vous êtes sur le point de de mettre un coup de poing dans votre télévision ou de shooter dans la table basse. Pratique et efficace, le système permet de se servir du casque à peu près n’importe où.
Le Quest 2 est fourni avec deux manettes Touch très précises et jamais mises en défaut durant notre test. Agrémentée de sticks, de boutons et de deux gâchettes, elles permettent à la fois de naviguer dans les menus et de jouer, devenant alors une extension de nos mains.
Moins lourd et beaucoup plus puissant que le Quest premier du nom, le casque peut faire tourner une grosse bibliothèque de jeux et d’expériences, le tout avec une résolution de 1832 x 1920 pixels par œil. On citera le toujours excellent Superhot VR, Rez Infinite, Trover Saves the Universe (du co-créateur de Rick et Morty, Justin Roiland), Tetris Effect, Until You Fall, Beat Saber, Arizona Sunshinge, Star Wars : Vader Immortal, Pistol Whip, I Expect You To Die… De quoi s’occuper durant des heures et des heures. Côté son, les enceintes miniatures du Quest 2 sont tout à fait correctes pour une utilisation courte, et permettent de rester à l’écoute de ce qui se passe dans la pièce. Mais on conseillera évidemment de porter casque ou des écouteurs pour une meilleure immersion.
Par ailleurs, il est possible de streamer sur un téléphone ou une tablette ce qui se passe à l’écran du casque. Utile pour donner des indications à un ami débutant, ou bien simplement de profiter de la partie de quelqu’un d’autre. Les cinéphiles pourront également se laisser tenter par un film, notamment les applications Prime Video et Netflix qui permettent de s’installer face à l’équivalent d’un écran de plusieurs mètres.
Reste un problème pour le moment insoluble et commun à tous les casques de VR : si les déplacements qui utilisent la téléportation - on vise un endroit pour s’y retrouver immédiatement - ne posent aucun problème, il devient compliqué pour un certain nombre de gens de bouger avec les sticks en vue subjective, comme dans un jeu classique. La sensation de nausée est courante (le cerveau ne comprend pas comment on peut se mouvoir sans physiquement avancer) et il est alors difficile de profiter d’un jeu comme The Walking Dead : Saints and Sinners, pourtant assez chatoyant visuellement. Notez que certains joueurs semblent immunisés, mais il est impossible de le savoir avant d’avoir essayé.
Plus embêtant, l’Oculus Quest 2 oblige à posséder un compte Facebook qu’il faut relier à la machine pour la faire fonctionner. Avec à la clé des tas de données sur votre utilisation du casque envoyées au réseau social… On regrettera également certains accessoires très utiles ne soient pas proposés dans la boîte : il faudra ainsi débourser 49 euros de plus pour une sangle Élite (pas obligatoire car la sangle de base est assez réussie, mais le gain en confort est indéniable) ou un câble Oculus Link (qui permet de brancher le Quest 2 sur un PC bien musclé et de profiter de jeux jusqu’alors inaccessibles, transformant alors le casque en une sorte d’Oculus Rift). Et si la taille du casque est extrêmement réduit, la batterie en fait les frais : elle tiendra environ deux grosses heures sur des applications gourmandes. C’est à la fois peu et beaucoup, puisque l’utilisation d’un casque de VR, aussi léger soit-il, se fait essentiellement sur des sessions plus courtes. Pour prolonger le plaisir, il faudra encore casquer avec l’achat d’une batterie externe.
Des défauts qui restent assez minimes vu le prix du casque (d’autant que la version 64 Go est largement suffisante si vous ne comptez pas garder cent jeux en même temps) et sa capacité à rendre la VR diaboliquement accessible. Un gros pas en avant pour le secteur, qui devrait permettre à la réalité virtuelle d’aller séduire des gamers avides de nouvelles expériences. L’Oculus Quest 2 pourrait être un excellent complément à une PlayStation 5 ou une Xbox Series X.
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