Affiches Films à l'affiche semaine du 7 août 2024
Warner/ L'Atelier Distribution/ Le Pacte

Ce qu’il faut voir en salles

L’ÉVÉNEMENT
TRAP ★☆☆☆☆

De M Night Shyamalan

L’essentiel

Un concert, 20 000 personnes dans la salle et au milieu un tueur en série traqué par la police. Concept génial qui ne tient malheureusement pas ses promesses.

Voici une série B au concept absolument imparable : Cooper (Josh Hartnett), père de famille en apparence bien sous tous rapports, est en fait un tueur en série connu sous le nom de « Boucher ». Alors qu'il accompagne sa fille au concert d'une célèbre pop star, il comprend que la police lui a tendu un piège et que des agents postés à chaque sortie fouilleront tout personne correspondant à sa description... Idée éminemment sexy que Shyamalan peine malheureusement à transformer en objet de cinéma. Si on a connu le Philadelphien plus inspiré en matière de mise en scène, les problèmes découlent ici surtout d'un scénario mal ficelé, qui pousse la suspension d'incrédulité dans ses derniers retranchements. Et l'invraisemblable troisième acte, qui enterre la promesse du huis clos, ne tient d'ailleurs - à peu près - debout que grâce à la performance impec de Josh Hartnett, enfin autorisé à laisser jaillir la folie contenue de son personnage.

François Léger

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PREMIÈRE A AIME

DIEU PEUT SE DEFENDRE TOUT SEUL ★★★☆☆

De Isabelle Cotenceau

Ce documentaire qui fait rimer deux temps longs, ceux de la justice et du cinéma en revenant sur le procès des attentats de janvier 2015 qui s’est déroulé en 2020. Un événement dont Isabelle Cottenceau s’empare avec comme colonne vertébrale : la lecture de sa plaidoirie par Richard Malka, l’avocat historique de Charlie. La beauté et la profondeur de ce texte y côtoient de bienvenus rafraichissements de mémoire qui rappellent que des années avant que LFI Danielle Obono affirme qu’elle n’avait pas pleuré Charlie, Jacques Chirac alors Président en 2006 ou Jean- Marc Ayrault, Premier Ministre en 2012, avaient chacun à leur manière dénoncé le caractère inutilement provocateur à leurs yeux du journal. Dieu peut se défendre tout seul se révèle un manifeste poignant et essentiel pour la liberté et la laïcité.

Thierry Cheze

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PETIT PANDA EN AFRIQUE ★★★☆☆

De Richard Claus et Karsten Kiilerich

C’est terrible, les préjugés : en s’engageant dans un film d’animation nommé Petit Panda en Afrique, on s’attendait à un avatar animé du soft power chinois où les animaux légendaires de l’Empire du Milieu s’en iraient sauver le monde, en commençant par l’Afrique. Fausse pioche ! Il s’agit en fait d’une relecture très rigolote du Roi Lion, où une bande d’animaux en tous genres (panda mais aussi singe), s’en vont sauver un petit prince félin des malversations de son oncle balafré. C’est joli, marrant, bien animé, ça met en avant le collectif avant la démagogie de l’individuel (mais oui), c’est plein de petites trouvailles d’écriture qui maintiennent l’intérêt en permanence… Bref, ce film quasiment hanséatique (les boîtes de production vont de l’Estonie au Danemark en passant par l’Allemagne) signé par les réalisateurs de Petit vampire 3D (2017) est à ranger dans les jolies découvertes de l’année. Et tant mieux pour le soft power.

Sylvestre Picard

TIGRESSE ★★★☆☆

De Andrei Tanase

Comment se remettre de la mort d’un bébé ? Vera, une vétérinaire, essaie de le faire en prenant sous son aile une femelle tigre arrivée dans son zoo. Jusqu’au soir où, ivre de rage après avoir découvert son mari en plein adultère, elle oublie de refermer la cage du fauve qui s’enfuit en pleine nuit. Tigresse va dès lors mettre en scène l’expédition du couple pour retrouver le félin avant qu’il ne commette des dégâts mortels. Une quête qui va aussi devenir celle de l’ultime tentative de ressouder les liens d’un couple partant peu à peu en lambeaux. Remarquablement écrit – notamment un personnage féminin riche en nuances et contradictions -, ce premier long métrage évite tous les pièges inhérents au récit qu’il développe, du chantage émotionnel au symbolisme lourdingue. Car Andrei Tanasa sait y insuffler une tension permanente doublé un vrai sens de l’absurde qui font que le film ne va jamais là où on l’attend et que sa façon de raconter, en arrière- fond, son pays marqué par la corruption, thématique centrale du cinéma roumain, parvient à faire entendre une petite musique originale. Un nom à retenir, indéniablement.

Thierry Cheze

ALMAMULA ★★★☆☆

De Juan Sebastian Torales

Dans les palettes de films de genre, celle d’Almamula est d’une grande noirceur, pas celle de la forêt argentine à l’éclairage quasi-sacré où son action se déroule, mais celle de la droiture sexuelle imposée par l’Église catholique du pays ou des péchés charnels d’un garçon de 12 ans. Dans cette région rurale profondément homophobe de l'Argentine, les adolescents du coin ne se contentent pas d’humilier Nino parce qu'il est probablement homosexuel, mais parce qu’ils craignent l'« Almamula », figure féminine monstrueuse qui punit ceux qui, comme lui, osent commettre des actes sexuels jugés impurs. Torales en fait la projection d’une communauté religieuse et la divinité malsaine d’un garçon animé par un désir de rébellion mais rongé par la culpabilité. S’il avance trop prudemment dans son exploration du folklore argentin, Almamula s’avère plus efficace lorsqu’il raconte, sans craindre l’immoralité, la puberté d’un adolescent dépassé par sa foi.

Lou Hupel

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PREMIÈRE N'A PAS AIME

BORDERLANDS ★☆☆☆☆

De Eli Roth

Tout n’est que stéréotypes dans cette transposition au cinéma du très rigolo jeu vidéo du studio Gearbox Software à l’image de son héroïne, Lilith (Cate Blanchett), chasseuse de primes badass à la gâchette facile, embauchée par un milliardaire pour retrouver sa fille. Direction la chaotique planète Pandore, où se cachent pêle-mêle un robot qui ne fait que jaqueter, un mercenaire chevronné, une ado à l’ego boursoufflé, un timbré masqué sorti de l’asile et une scientifique farfelue. Au- delà du faut que les vannes font rarement mouche, Borderlands souffre surtout de l’absence d’enjeux dramatiques dignes de ce nom. Eli Roth y met du coeur mais semble avoir oublié en cours de route pourquoi il a accepté d’adapter le jeu… La définition même du blockbuster lambda, jamais complètement nul, simplement dépourvu de goût ou d’odeur. Et donc bien incapable de justifier sa propre existence.

François Léger

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