LeBron James remplace Michael Jordan dans un déluge d'effets spéciaux et de couleurs qui masquent mal l'indigence du scénario.
"Ne le faîtes pas, c’est voué à l’échec". Ainsi s’exprimait dans les colonnes du Hollywood Reporter le réalisateur du premier Space Jam, Joe Pytka, au sujet de la suite, assurant que LeBron James n’avait pas les épaules pour succéder à Michael Jordan. Côté box- office, au vu du démarrage outre-Atlantique de Space Jam- Nouvelle ère, il semble s’être planté dans les grandes largeurs. Mais côté "artistique", difficile de lui donner tort après 14 ans d’une longue, très longue gestation. L’idée d’un Space Jam 2 remonte en effet à 1997, tuée dans l’œuf par le refus de Michael Jordan d’y participer. Il y aura ensuite un projet avec Jackie Chan, un autre avec Tiger Woods avant qu’enfin en 2014 LeBron James soit choisi.
Débute ensuite la valse des réalisateurs. Justin Lin (qui quitte le projet en 2018) puis Terance Nance, débarqué, lui, en plein tournage et remplacé par Malcolm D. Lee, habitué aux suites (Scary movie 5, Barbershop 3) dans un scénario co-écrit par pas moins de huit auteurs (dont Ryan Coogler !) où LeBron James et son fils se retrouvent, lors d’une visite aux studios Warner, piégés dans une dimension parallèle où tout l’univers du studio est contrôlé par une intelligence artificielle malveillante. Pour retrouver son fils et se sortir de ce piège, la star de la NBA va devoir remporter un match de basket contre l’équipe de cette intelligente artificielle (où l’on retrouve son fils en rébellion contre un père pour qui il semble toujours trop dilettante et jamais à la hauteur de ses attentes) avec l’aide de la bande des Bugs Bunnny et consorts. On se souvient que le Space Jam original avait été conçu sous influence de Roger Rabbit et jouait délicieusement avec l’univers des Looney Tunes. Avec sa suite, il est surtout question de démonstration de force côté effets spéciaux dans un scénario réduit à la portion congrue, sur fond de discours lénifiant sur la famille. Second degré et malice sont absents de Space Jam - Nouvelle ère qui oublie – dans ses deux heures interminables - les Looney Tunes à part quelques blagounettes ici et là et entraîne Don Cheadle – en super-méchant de service – dans un numéro de cabotinage XXL qui le pose en candidat redoutable pour les Razzie Awards 2022. Beaucoup de bruit, de couleurs, d’hystérie pour pas grand-chose si ce n’est faire craindre le pire et une suite que pourrait déclencher un carton en salles qui se confirmerait.
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