Le réalisateur d’In the loop revisite l’œuvre de Dickens et signe une œuvre ludique, lumineuse et enthousiasmante
Créateur de The Thick of it et réalisateur d’In the loop et La Mort de Staline, Armando Iannucci excelle dans la satire ironique. Le voir s’attaquer à David Copperfield marque donc, sur le papier, un changement de registre et un défi : comment faire entendre sa propre petite musique dans une œuvre à ce point inscrite dans la mémoire collective sans pour autant tomber dans le piège de la modernisation à outrance ?
Quelques minutes suffisent à comprendre que le pari est réussi. Tel Greta Gerwig avec Les Filles du Docteur March, Iannucci réussit à rester fidèle à l’essence des aventures rocambolesques de ce gamin pauvre qui va devenir auteur à succès tout en l’inscrivant dans le monde de 2020. Sa scène d’ouverture où Copperfield arrive sur une scène de théâtre pour faire la lecture de sa vie rappelle que ce roman fut le premier de Dickens avec un narrateur à la première personne. Et le choix de confier le rôle- titre à un acteur d’origine indienne (Dev Patel, à son meilleur) pour rappeler qu’aucun rôle n’est défini par une couleur de peau embrasse non sans superbe un des débats majeurs de nos sociétés occidentales.
A partir de là et jusqu’au dernier plan, Iannucci va s’évertuer brillamment à amplifier le côté absurde des situations tragiques rencontrées par son héros. Son David Copperfield est lumineux, débordant d’énergie, entre le Tom Jones de Tony Richardson et les meilleurs Gilliam. Le tout porté par des comédiens (Tilda Swinton, Peter Capaldi, Hugh Laurie…) qui savent pousser loin les curseurs sans tomber dans le pur cabotinage. Un spectacle réjouissant.
De Armando Iannucci. Durée: 1h59. Disponible sur Amazon Prime à partir du 26 janvier
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