Une rom com pour ados qui ne sort guère des clous mais distille un message féministe bienvenu malgré son penchant coupable pour la guimauve.
Après A tous les garçons que j’ai aimés en 2018 et A tous les garçons : P.S. Je t’aime toujours en 2020, on retrouve Lara Jean, ses amours, ses amies, ses emmerdes dans l’ultime volet de l’adaptation de la trilogie Les Amours de Lara Jean, écrite par Jenny Han entre 2014 et 2017. La cible visée ? Le public adolescent qui semble s’y retrouver pleinement au vu du double carton en librairies et sur Netflix. Un succès honnêtement pas volé. Certes, aucun de ces trois longs métrage ne révolutionne ni sur le fond, ni sur la forme le genre de la rom-com teen. Et peut facilement rentrer dans la catégorie des films aussi vite vus qu’oubliés. Mais l’essentiel se situe ici ailleurs : la haute estime dans laquelle l’auteur et ses adaptateurs Sofia Alvarez et J. Mills Goodloe tiennent leur public cible et leur volonté de faire passer des messages à celui- ci, à travers le parcours de son héroïne Lara Jean. Celle- ci s’apprête dans cet ultime volet à en finir avec ses années lycée et à partir poursuivre ses études en fac. Son espoir ? Être admise dans la même université que son copain, sportif émérite, qui lui connaît déjà sa future destination. La réalité ? Ca ne sera pas le cas.
Et c’est à partir de là qu’après un début mièvre à souhait, A tous les garçons : Pour toujours et à jamais trouve son sens. Celui d’un récit initiatique où cette ado ne va plus se construire par rapport à un garçon mais en suivant ses propres envies. En l’occurrence, aller s’installer à New- York même si l’éloignement peut rimer avec rupture. Tout ce qui se passe alors (son rapport à sa première fois, ses relations avec ses amies…) va être vécu à travers ce nouveau prisme de découverte de son indépendance, en pleine conscience chez ses auteurs de ce que la responsabilité qu’induit leur succès auprès du jeune public : ne pas juste s’assoir sur un tas d’or et se reposer sur ses lauriers. On retrouve tout cela aussi dans l’écriture de tous les seconds rôles, jamais enfermés dans une caricature (un satisfecit spécial pour Madeleine Arthur, la plus piquante et la meilleure comédienne de la bande), en tout cas jusque dans sa dernière ligne droite où un irrépressible penchant coupable pour le happy end met à mal tout cet édifice. Mais l’essentiel sort intact de cet assaut de guimauve : le désir de célébration d’un girl power au quotidien.
De Michael Fimognari. Durée : 1h49. Disponible le 12 février 2021
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