Steven Soderbergh
HBO Films

En revanche, le réalisateur explique que les smartphones sont carrément "la pire chose qui soit jamais arrivée aux films".

Les scénaristes sont en grève à Hollywood. Pour une amélioration de leurs conditions de travail et une revalorisation des salaires, mais aussi pour être rassurés par rapport à la montée en puissance des logiciels d'Intelligence Artificielle, capables d'écrire eux-mêmes des scénarios, comme ChatGPT. Mais Steven Soderbergh, lui, est très serein par rapport à cette perspective.

Le réalisateur et scénariste, l'un des créateurs les plus prolifiques du cinéma américain, est directement concerné par cette angoisse digne d'un film d'anticipation. Mais il n'est absolument pas inquiet et il explique pourquoi dans Variety :

"Je n'ai pas peur de l'IA dans ce contexte précis. L'intelligence Artificielle n'a aucune expérience de vie. Elle n'a jamais eu la gueule de bois. Elle n'a jamais fait de repas pour quelqu'un qu'elle aimait. Elle n'a jamais eu peur de rentrer chez elle tard le soir. Elle n'a jamais ressenti un mal-être parce que quelqu'un avec qui elle était allée au lycée il y a 20 ans a rencontré un succès incroyable. Je n'en ai pas peur. C'est juste un autre outil. Si cela vous aide à terminer une première ébauche de script, tant mieux. Mais peut-elle finir un scénario et le rendre génial toute seule ? Absolument pas. Pour l'instant, ça ne m'empêche pas de dormir la nuit !"

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En revanche, une autre technologie angoisse nettement plus Steven Soderbergh, c'est celle des smartphones. Pour lui, l'arrivée des téléphones hyper-connectés sont carrément "la pire chose qui soit jamais arrivée aux films. C'est affreux." Et le réalisateur insiste pour détailler sa position par rapport aux iPhones et autres :

"L'un de mes grands kiffs, quand j'ai fait The Knick ou No Sudden Move, c'était parce que cette merde n'existait pas (dans l'histoire). Je pense que vous pourriez parler à une centaine de créateurs et ils vous diraient tous la même chose : c'est vraiment galère de fabriquer du drame quand tout le monde peut être en lien avec tout le monde tout le temps. Ce n'est tout simplement pas aussi fun qu'autrefois, lorsque le téléphone sonnait et que vous ne saviez pas qui appelait... Je me souviens de cette époque avec émotion."