Le réalisateur signe une une métaphore du cinéma indémodable dans ce classique sorti en 1954.
Alors que France Télévisions consacre actuellement un cycle à Alfred Hitchcock, Arte met aussi à l'honneur le réalisateur anglais ce dimanche soir avec Fenêtre sur cour (1954), un des ses films les plus célèbres, qui fêtera ses 70 ans cette année.
France TV ouvre 2024 avec un généreux cycle HitchcockL’histoire de Fenêtre sur cour ? A cause d’une jambe cassée, un reporter photographe, incarné par James Stewart, est immobilisé chez lui. Pour s’occuper, il reste campé derrière une paire de jumelle qu’il braque sur l’immeuble en face du sien et regarde ses voisins vaquer à leurs occupations. Jusqu’au jour où il a la certitude que l’un d’eux vient de commettre un crime. Il convainc alors sa fiancée, interprétée par la voluptueuse Grace Kelly, de l’aider à le prouver…
Ici le spectateur est constamment séparé du suspens par une vitre et pourtant, il trépigne. Fenêtre sur cour est l’un des premier huis clos du cinéma. Alfred Hitchcock y construit des plans minutieux en les raccordant de façon naturelle, tout comme il le fit dans La Corde. Ce sont donc les nombreuses fenêtres de l’immeuble qui lui permettent de raccorder les différentes scènes. Même si l’histoire est axée sur le quotidien de la middle class américaine et donc moins effrayante qu’un Psychose ou un Vertigo, ce film est un classique à ne pas manquer.
Hitchcock y réalise un tour de force technique ; James Stewart, immobilisé et en pyjama, y est convaincant et toujours aussi séduisant et, comme le démontrent de nombreuses analyses, ce film peut même être perçu comme une métaphore du cinéma. Le personnage de James Stewart représente le public et l’immeuble qu’il regarde avec ses locataires, le film. Fenêtre sur cour est donc l’histoire d’un art qui se regarde, d’un spectateur regardant un autre spectateur. Une histoire de voyeurs en somme.
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