Affiches Films à l'affiche semaine du 10 juillet 2024
Universal/ Metropolitan/ Sony Pictures

Ce qu’il faut voir en salles

L’ÉVÉNEMENT
MOI, MOCHE ET MECHANT 4 ★★★☆☆

De Chris Renaud et Patrick Delage

L’essentiel

Des cafards, un Junior et des Minions partout... Le quatrième volet de la saga animée assure le service minimum pour les fans de tous âges

La famille Gru s’agrandit ! On dit bonjour à Junior, petit garçon tout mignon autour de qui l’intrigue principale se noue, puisque le nouveau super-vilain, Maxime Le Mal, l’homme cafard, veut l’enlever pour se venger d’une vieille rancune avec Gru. Dans l’exécution, Moi Moche et Méchant 4 n’a rien de révolutionnaire. Et pourtant, qu’est-ce qu’on se fend la poire ! Le film fait tapis avec un enchaînement de gags d’une efficacité redoutable. Fidèles à eux-mêmes, les Minions font ce qu’ils savent faire de mieux : le bazar total. Ajoutez à cela un bébé particulièrement farceur et le tour est joué ! Les petits s’amusent et les adultes y trouvent aussi leur compte avec des blagues qui leur sont tout spécialement destinées à coup de moquerie et de références « vintages ». Personne ne peut résister à ce feu d’artifice de farces et de « minion-eries ».

Anthéa Claux

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PREMIÈRE A AIME

ONLY THE RIVER FLOWS ★★★☆☆

De Wei Shinjun

Pour son incursion dans le polar, le chinois Shujun Wei nous entraîne dans la Chine des années 90, juste avant le boom économique. Une série de meurtres violents ensanglante un bled en plein cœur du pays. Les autorités locales mettent la pression sur la police pour résoudre ce sac de nœuds au plus vite. Un jeune inspecteur au sang-froid débute son enquête qui ne cesse de buter sur des impasses. Les documents et les pièces à conviction s’amoncellent pour dessiner un scénario de plus en plus tortueux. Très vite, le récit quitte les rives du réalisme tant il semble clair que le meurtrier pourrait rester inatteignable, pour devenir une plongée mentale dans une psyché humaine abîmée. Porté par une mise en scène solide, ce Only the river flows porte en lui une tension fiévreuse qui ne faiblit pas.

Thomas Baurez

LA RECREATION DE JUILLET ★★★☆☆

De Pablo Cotten et Joseph Rozé

Sélectionné au festival de Tribeca, ce premier long met en scène un jeune prof de musique qui, alors que l’heure des vacances a sonné, réunit dans le collège désert de leur enfance ses cinq ex meilleurs amis avec qui les liens se sont distendus. Des retrouvailles placées sous le signe de la tristesse puisqu’organisées en hommage à sa sœur jumelle brutalement disparue. Ce point de départ pourrait laisser croire à un récit purement programmatique autour du deuil, comme il en existe tant. A tort. Dire qu’il révolutionne tout serait mentir mais il y a une patte Cotten- Rozé. Une manière de se situer sur le terrain de l’émotion sans ne rien esquiver. Une capacité à écrire des personnages pas forcément sympathiques mais sans jamais briser le fil de l’empathie pour eux. Un plaisir à diriger une bande de comédiens complices portés la douce folie d’Andranic Manet (Mes provinciales). Un geste parfait ? Non mais le type même du film qu’on aime aussi pour ses maladresses.

Thierry Cheze

SONS ★★★☆☆

De Gustav Möller

Après son premier long The Guilty sorti en 2018, qui avait eu droit à sa copie conforme américanisée sur Netflix, Gustav Möller récidive dans le thriller en huis clos. Cette fois-ci, le cinéaste danois enferme son personnage (et le spectateur par la même occasion) entre les murs d’une prison. Gardienne pénitentiaire respectée, le quotidien d’Eva va être bouleversé par le transfert d’un taulard condamné pour meurtre. De là, poussée par une culpabilité dont la raison va rester tue, Eva se soumet à ses pulsions les plus obscures… Commence alors un petit jeu pervers où elle rôde, conspire, et pourrit la vie du détenu « 017 » en toute impunité. Avec son cadre serré, presque étouffant, Sons dépeint sans concession la violence du système carcéral et brouille la morale : jusqu'où est-il acceptable d'aller pour se débarrasser d’un monstre ? Et surtout, qui est le véritable monstre de cette histoire ?

Lucie Chiquer

CREATION OF THE GODS I : KINGDOM OF STORMS ★★★☆☆

De Wuershan

Dans un prologue halluciné, on vibre aux batailles épiques et aux intrigues politico-familiales abracadabrantesques drapées dans une nuée de SFX et de fracas morbides (les corps tombent, les membres se disloquent). C’est barbare, mythologique, et totalement réjouissant. Tous ces morceaux de bravoure introduisent une histoire qui, inspirée d’une légende traditionnelle et pompant allègrement Game of Throne ou Le Seigneur des anneaux, raconte un combat acharné entre les Dieux, les hommes et les sages taoïstes entrecoupés de duels fratricides. Wuershan, clippeur fou, brasse une foule de personnages et de thèmes au point de paraître à l'étroit dans ses cent quarante-huit minutes de bruit et de fureur. Le spectateur (surtout occidental) se mélange un peu les pinceaux, mais il faut reconnaître qu’en tant qu’alternative aux blockbusters américains, cette genèse superhéroïque chinoise a une sacrée gueule.

Pierre Lunn

HERE ★★★☆☆

De Bas Devos

Un ouvrier du bâtiment qui se perd dans l’infiniment grand, à errer entre les immeubles en béton de Bruxelles. Une chercheuse en biologie qui explore l’infiniment petit, en observant au microscope des variétés de mousses végétales. Ils ne se connaissent pas, ils vont se rencontrer, mais pas tout de suite, pas maintenant. Bas Devos préfère d’abord filmer ces petits moments de vie habituellement occultés : s'asseoir sur le sol froid de sa cuisine pour vider son frigo, faire de la soupe, se balader, regarder par la fenêtre, et surtout, attendre… Dépourvu de cadre narratif, Here est une exploration de l'ennui de ses personnages autant que du nôtre. À la fois envoûtant et soporifique, silencieux et sensoriel, ce film est celui d’un cinéaste qui s’autorise la simplicité. On pourrait le penser insignifiant, et pourtant, sa mélancolie laisse une marque. Presque imperceptible, oui, mais bien réelle.

Lucie Chiquer

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PREMIERE A MOYENNEMENT AIME

LONGLEGS ★★☆☆☆

De Oz Perkins

Conçu comme une variation sur Le Silence des Agneaux, Longlegs met en scène la traque par une enquêtrice du FBI (Maika Monroe), dans les années 90, d’un serial killer super flippant et frappadingue joué par un Nicolas Cage transfiguré. L’angle d’attaque de Perkins, c’est de s’emparer des codes, des thèmes et de l’imagerie du classique de Demme pour les emmener frayer sur les terres de l’occulte, du spiritisme et des frissons Grand-Guignol. Il y a un côté petit chimiste cintré dans sa démarche qui séduit le temps de quelques scènes d’exposition mais Longlegs révèle malheureusement rapidement qu’il a plus de style que de substance. Ce film, au fond, ressemble à la performance over the top de Nicolas Cage : divertissante mais très banale dans son excentricité revendiquée.

Frédéric Foubert

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LE MEDIUM ★★☆☆☆

De Emmanuel Laskar

Derrière et devant la caméra dans le rôle-titre, Emmanuel Laskar n’a pas choisi la facilité pour son premier long de réalisateur. Il s’essaie à une parabole sur la mort dopée à la comédie absurde à travers un personnage de medium capable de parler avec les disparus mais à l’ouest dans sa vie perso, plombée par le décès de sa mère et une rupture douloureuse. L’anti- héros par excellence qui, lorsqu’il retombe amoureux d’une artiste veuve depuis peu, doit se coltiner les apparitions régulières de son mari décédé qui voit d’un mauvais œil cette relation ! Laskar assume le côté bric et broc de l’ensemble et son flirt poussé avec le ridicule côté réalisation dans ses mises en image très premier degré des apparitions de spectres. Son Medium évolue sur un fil dont il chute aussi souvent qu’il y remonte. Où, en admirateur de Blake Edwards, il s’essaie lui aussi à associer burlesque échevelé et lenteur dans sa confection des gags. La marche est trop haute mais un charme fou opère.

Thierry Cheze

 

PREMIÈRE N’A PAS AIME

TO THE MOON ★☆☆☆☆

De Greg Berlanti

To the Moon entend être beaucoup de choses à la fois : une comédie romantique sucrée à l’humeur screwball, portée par Scarlett Johansson et Channing Tatum, un duo de néo-Katharine Hepburn et Spencer Tracy, se chamaillant adorablement avant de tomber dans les bras l’un de l’autre ; un pur film de conquête spatiale (mais vu depuis le plancher des vaches), avec ce que ça comporte de moments graves (l’évocation du drame d’Apollo 1, déjà récemment remis en lumière dans First Man), de suspense « compte à rebours » et de tonalité épique censée faire se dresser les poils sur les bras ; et enfin, last but not least, une uchronie sixties façon « Once upon a time à la NASA », inspirée d’une des plus fameuses théories du complot – l’idée selon laquelle l’alunissage de 1969 aurait été bidonné. C’est beaucoup pour un seul film, qui paraît du coup plein à craquer, déborde de partout (2h11 au compteur !), et ne fonctionne en réalité sous aucun angle, ni la romance (laborieuse, Tatum paraissant étrangement désynchronisé avec sa partenaire), ni l’épopée spatiale (déjà vue cent fois), et encore moins la fable loufoque.

Frédéric Foubert

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LES GENS D’A CÔTE ★☆☆☆☆

De André Téchiné

Lucie (Isabelle Huppert en mode pavillonnaire) est une fonctionnaire de police proche de la retraite et surtout hantée par le suicide de son mari, policier lui-aussi. On sent la volonté chez Téchiné de nous faire pénétrer au cœur d’une institution en souffrance par son versant humain. Les premières séquences jouent la carte du réalisme. Un regard bientôt contrarié par l’amitié naissante de Lucie avec un couple de voisins dont l’homme est un casseur de flic (Nahuel Pérez Biscayart). Dilemme moral et renversement possible des valeurs. Lucie cache d’abord sa profession et semble jouer ainsi avec le feu. Problème, ce « feu » ne prend jamais et les enjeux dramatiques se dénouent platement avant même d’être vraiment amorcées. Hafsia Herzi qui constitue à elle seule une bonne raison de rester disparaît malheureusement sans crier gare à mi-parcours. Triste. On pourra retrouver l’actrice à côté d’Isabelle Huppert dans La Prisonnière de Bordeaux de Patricia Mazuy, le 28 août

Thomas Baurez

 

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L’Arbre à contes, programme de courts métrages

Napoléon vu par Abel Gance, d’Abel Gance

Reprises

Arizona dream, de Emir Kusturica

Dead or alive, de Takashi Miike

Dead or alive 2, de Takashi Miike

Dead or alive 3, de Takashi Miike

Partie de campagne, de Jean Renoir

Saravah, de Pierre Barouh

Val Abraham, de Manoel de Oliveira