Martin Scorsese a trouvé le phénomène Barbenheimer "merveilleux"

"Ce fut la combinaison parfaite. C'est sorti pile au bon moment, et le plus important, c'est que les gens sont allés voir ces films au cinéma."

A bientôt 81 ans, Martin Scorsese est en pleine forme pendant la promotion de Killers of the Flower Moon, son drame historique porté par Robert De Niro, Lily Gladstone et Leonardo DiCaprio. Multipliant les interviews, le créateur des Affranchis ne cesse d'être interrogé sur l'état actuel du cinéma. Auprès d'Hindustan Times, il a notamment été question de "Barbenheimer", le gros succès de Barbie et d'Oppenheimer, qui se sont fait face au box-office cet été, mais dont la concurrence a finalement été bénéfique pour les deux blockbusters.

Grand défenseur des salles de cinéma, le cinéaste ne cache pas son enthousiasme face à cet double programme, qui a su ramener du public dans les multiplexes en nombre.

"Je trouve que l'association entre Oppenheimer et Barbie fut quelque chose de vraiment spécial, commente le cinéaste. On dirait bien, même si je déteste ce mot, que ce fut la combinaison parfaite (il utilise l'expression "perfect storm", en anglais, ndlr). C'est sorti pile au bon moment, et le plus important, c'est que les gens sont allés voir ces films au cinéma. Je trouve ça merveilleux."

"Je n'ai pas encore vu les films, précise-t-il, mais j'adore le travail de Chris Nolan. Margot Robbie, je dois le dire, a commencé avec moi dans Le Loup de Wall Street. Le chef opérateur Rodrigo Prieto avait à peine fini Killers of the Flower Moon qu'il partait tourner Barbie. Donc c'est comme ma famille (rires)."

"La manière dont ces deux films s'accordent parfaitement..., poursuit-il. Un film fait pour divertir en utilisant les couleurs les plus éclatantes possibles vs. un film aussi dur et fort, qui parle du danger de mettre fin à nos civilisation... Vous ne pourriez pas choisir deux longs métrages aussi opposés qui marchent aussi bien ensemble. Cela offre de l'espoir envers l'émergence d'un nouveau cinéma, qui serait différent de ce qui s'est fait ces 20 dernières années. Excepté tout le bon boulot qui a été fait du côté du cinéma indépendant. Je suis toujours dérangé par le fait que les films indépendants soient relégués au rang d''indies', comme s'ils n'allaient être appréciés que par certaines personnes. A montrer seulement sur un petit écran quelque part."

Comme Martin Scorsese, Francis Ford Coppola s'est lui aussi enthousiasmé pour le phénomène Barbenheimer, qui a rapporté 2 milliards de dollars au box-office (1,3 pour Barbie et plus de 900 millions pour Oppenheimer). “Je ne les ai pas encore vus, mais le fait que les gens remplissent de grandes salles pour aller les voir, et qu’il ne soient ni des suites ni des préquels mais bien des œuvres à part entière, c’est une victoire pour le cinéma” , considérait le réalisateur du Parrain cet été à propos de ces deux réalisations de Greta Gerwig et Christopher Nolan.

Voici la bande-annnonce de Killers of the Flower Moon, qui sortira au cinéma le 18 octobre :