Le thriller temporel de Rian Johnson avec Bruce Willis et Joseph Gordon-Levitt a fêté son 10e anniversaire cette semaine.
Le 31 octobre 2012 sortait en France Looper, une jolie surprise signée Rian Johnson, qui avait à ce moment-là déjà filmé Brick et Une arnaque presque parfaite, et que l'on connaît surtout depuis pour son 8e épisode de Star Wars, Les Derniers Jedi, ainsi que sa saga d'enquêtes A couteaux tirés. A sa sortie, Première avait beaucoup aimé ce film de SF porté par Bruce Willis et Joseph Gordon-Levitt. Voici notre critique.
Looper : "Je ne m'attendais pas à un tel succès"2072. Le voyage dans le temps a été rendu possible mais aussitôt interdit. La Mafia l’utilise quand même illégalement pour expédier les gêneurs trente ans en arrière, où les attendent des tueurs appelés « loopers », qui font ensuite disparaître les corps sans laisser de traces. En acceptant de devenir looper, vous savez que vous aurez un jour à tuer le « futur vous » et qu’il ne vous restera alors plus que trois décennies à vivre. Lorsque ce moment arrive pour Joe, les événements vont prendre une tournure imprévue...
Avec l’intrigant Brick (2006), dans lequel il tentait de conjuguer film noir et teen movie, l’auteur réalisateur Rian Johnson avait fait une entrée remarquée dans le cercle fermé des cinéastes US à suivre. Son deuxième long, Une arnaque presque parfaite (2009), avait ensuite violemment tempéré les ardeurs... Looper, lui, est bien plus qu’une revanche : c’est la preuve que l’on avait finalement sous-estimé Johnson qui, dès son troisième essai, affiche une ambition et une assurance qui le propulsent dans la sphère des Nolan et autres Aronofsky.
Dans un élan d’inspiration fou, sa SF mélancolique et racée convoque Blade Runner, Bienvenue à Gattaca ou Akira (ça, c’est pour vous donner une idée du niveau), tout en creusant sa propre mythologie futuriste, dont la bande-annonce n’avait révélé qu’à peine vingt pour cent. Cette retenue dans la promo, rare, contribue à la fraîcheur d’un film absolument inattendu qui ne cesse de prendre de la hauteur jusqu’à un final vertigineux. Dans l’intervalle, Johnson aura métamorphosé Joseph Gordon-Levitt en héros d’action tourmenté, filmé Bruce Willis (qui incarne le personnage vieux) comme personne ne l’avait fait depuis Incassable, et offert au genre ce qui pourrait bien ressembler à un nouvel échelon. Le « futur vous » n’est pas prêt d’oublier Looper.
Bande-annonce :
Looper : on a confronté Rian Johnson à son futur lui
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