Sony Pictures Releasing (France)

Le film trahit grossièrement l'esprit de la bande-dessinée de Franquin.

Après Gaston Lagaffe, Benoist Brisefer, Boule et Bill, le Petit Spirou, Largo Winch, Michel Vaillant ou encore les héros de Seuls, Spirou et Fantasio sont les derniers personnages Dupuis en date à passer de la case à l’écran. Un passage si difficile pour ce qui est des BD franco-belge, que de mémoire de cinéphile, hormis quelques exceptions (L’Astérix de Chabat), peu l’ont réussi. Etrangement, ce passage semble plus aisé pour les BD dites adultes : La vie d’Adèle, Quai d’Orsay, Snowpiercer en sont quelques exemples récents. L’esprit tatillon remarquera que ces BD ne sont pas issues de séries, il aura raison et ce n’est sans doute pas un hasard… 

Rencontre avec l'équipe du film Les Aventures de Spirou et Fantasio

Le film d’Alexandre Coffre, Les Aventures de Spirou et Fantasio, ne casse pas cette malédiction propre au cinéma français. La faute sans doute est à chercher du côté d’un scénario qui ne rend pas hommage, loin s’en faut, aux grandes plumes qui ont œuvré depuis près de 80 ans pour le groom le plus célèbre de la BD. Pire, Fabien Suarez et Juliette Sales ont réussir à trahir le personnage en le transformant en un vulgaire détrousseur de palaces qui va se découvrir une morale aux côtés de son sidekick reporter. L’histoire se résume ensuite à la recherche du comte de Champignac, enlevé par l’infaaaaame Zorglub. Simpliste donc, alors qu’il y avait près de 55 albums pour y puiser des idées.

Dommage car il regorge de bonnes idées, au premier rang desquels son casting. Mention particulière à Alex Lutz (Fantasio) et Christian Clavier (Conte de Champignac), tous deux impeccables, comme bondissant d’une case de Franquin avec la folie qu’on leur connait. Le rythme et les décors exotiques remplissent quant à eux aisément le contrat d’un film d’aventure. Mais on est quand même loin de L’Homme de Rio, mètre étalon en la matière… Et avec de tels héros, il y en avait (de la matière !).


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