Les Pires et Le Sixième enfant triomphent au festival du film d’Angoulême

Le film de Lisa Akoka et Romane Guéret repart avec le Valois de Diamant, celui de Léopold Legrand avec quatre prix au terme d'une édition 2022 à la fréquentation record.

Le verdict est tombé. Dans cette édition 2022 très courue avec une fréquentation en hausse de 40% par rapport à 2021, le jury présidé avec André Dussollier n’a pas eu la tâche simple pour départager les dix films en compétition mais a opéré des choix clairs, qui épousent ceux du public et d’un jury d’étudiants, eux aussi appelés à voter.

Après son prix Un Certain Regard voilà quelques mois à Cannes, Les Pires, le premier long métrage de Lisa Akoka et Romane Guéret - qui raconte le casting, la préparation et le tournage d’un film au cœur d’une cité de Boulogne- sur- Mer et révèle les talents de Mallory Wanecque et Timéo Mahaut - décroche la plus haute récompense, le Valois de Diamant. Et succède donc à Une histoire d’amour et de désir de Leyla Bouzid (membre du jury cette année), sacré l’année dernière en attendant sa sortie en salles le 30 novembre prochain.

Deuxième grand triomphateur de ce festival 2022 et lui aussi distribué par Pyramide, un autre premier long métrage, Le Sixième enfant de Léopold Legrand, repart, lui avec pas moins de quatre trophées. Cette histoire d’un singulier arrangement entre deux couples – un ferrailleur et sa femme, déjà parents de cinq enfants et un avocat et son épouse qui essaient désespérément d’en avoir un – a été sacré pour sa musique (le jazzman Louis Sclavis, qui a beaucoup travaillé pour Amos Gitaï), son scénario (co- écrit par Cathrine Paillé, co- scénariste de Shéhérazade, Valois d’Or 2018 et des Magnétiques, César du meilleur premier long 2022), ses interprètes féminines (Judith Chemla et Sara Giraudeau) tout en décrochant le Valois du public, succédant à Boîte noire de Yann Gozlan, lauréat l’an passé. Il sort sur les écrans dans pile un mois, le 28 septembre.

Sur la troisième marche du podium, on retrouve deux longs métrages récompensés à deux reprises. Reparti injustement bredouille de Cannes, Le Bleu du caftan et Maryam Touzani et son triangle d’amours contrariées et impossibles à vivre en pleine lumière dans le Maroc d’aujourd’hui cumulent le prix de la mise en scène et le Valois de l’acteur décerné à Saleh Bakri (La Visite de la fanfare, La Source des femmes, My Zoe) magnifique en homme marié amoureux de sa femme mais dont les désirs qu’il doit cacher le portent vers les hommes.

Et Noémie dit oui (en salles en mars 2023), le premier long métrage de fiction de la québécoise Geneviève Albert qui traite de la prostitution adolescente a reçu, de son côté, le Prix du Valois des étudiants francophones et une mention spéciale du jury pour son exceptionnelle interprète principale, Kelly Depeault, découverte en 2020 dans La Déesse des mouches à feu d’Anaïs Barbeau- Lavalette.