Iris Knobloch succède à Pierre Lescure. Elle prendra ses fonctions le 1er juillet, malgré une élection controversée.
Pour la première fois de son histoire, le festival de Cannes élit, non pas un président, mais une présidente. Iris Knobloch, l’ancienne dirigeante de WarnerMédia France, a été désignée le mercredi 23 mars et prendra ses fonctions dès le début du mois de juillet, pour un manda de 3 ans. Elle déclare : « Profondément européenne, ayant toujours défendu le cinéma dans ma carrière, en France et à l’international, je suis heureuse de pouvoir consacrer toute mon énergie au rayonnement de cet événement planétaire, rendez-vous majeur pour la sauvegarde de la vie culturelle d’un monde qui en éprouve, plus que jamais, l’impérieuse nécessité. Le film de cinéma vu en salle demeure une expression artistique essentielle et le Festival de Cannes, avec sa sélection si singulière en montre la voie chaque année ». Elle succède à Pierre Lescure, à la tête du festival depuis 2014 : « Lorsque j’ai été réélu en juin 2020, j’ai annoncé que je souhaitais assurer ma succession avant l’issue de ce 3e mandat et que j’avais à cœur que celle-ci soit confiée à une femme. Je suis heureux de l’arrivée d’Iris Knobloch et j’aurai plaisir à lui transmettre mes fonctions dont elle saura assurer les devoirs avec vision et talent. »
Favorite à ce poste, l’Allemande n’a pourtant été élue qu’avec 18 voix pour (6 contre et 3 abstentions) : une première femme certes, mais également la première fois qu’une élection ne fait pas l’unanimité. En effet, le processus électoral avait été dénoncé par les représentants du cinéma français dans un courrier à Pierre Lescure car ils regrettaient le choix extérieur au conseil d’administration et le manque de communication. Si cette contestation concerne la procédure, les avis sur Iris Knobloch n’en sont pas pour autant tous positifs, comme le montre le tweet du directeur de la SACD (Société des auteurs et compositeurs dramatiques), estimant qu'elle a été placée par le gouvernement :
Le manque de transparence a également été déploré. En effet, en quittant son poste chez WarnerMédia en juillet 2021, la juriste allemande a créé, avec la famille Pinault et le banquier Matthieu Pigasse, I2PO : une entreprise privée de levée de fonds pour financer l'acquisition de sociétés dans l'industrie du divertissement et des loisirs. Dès son entrée en bourse, la société avait levé 275 millions d’euros. Pour éviter tout conflit d’intérêts, I2PO ne pourra pas investir dans l’industrie cinématographique et donc pas dans le Festival de Cannes. Festival qui se retrouve dans bien des débats... Il adviendra aussi à la nouvelle présidente de décider si les films qui sortent sur les plateformes peuvent réintégrer la compétition pour l’édition 2023. Pour rappel, les films qui ne sortent pas en salles ne peuvent plus faire partie des nommés depuis 2018, à la suite de la polémique sur Okja et The Meyerowitz Stories - sortis uniquement sur Netflix.
Pas de film Netflix au festival de Cannes 2022 ?
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