Moins connu que Wes Craven ou George A. Romero, Larry Cohen a contribué à faire rentrer le cinéma de genre dans l’âge adulte. Il est mort hier, à 77 ans.
La série Les Envahisseurs, c’était lui (créateur). La franchise d’horreur Maniac Cop, c’était lui aussi (scénariste et producteur). Pacte avec un tueur, L’Avocat du Diable, Phone Game, c’était encore lui (scénariste)... Sans atteindre la notoriété de ses contemporains (Craven, Carpenter, Romero, Argento...), Larry Cohen aura, toute sa carrière durant, défendu le cinéma de genre en restant farouchement attaché à son indépendance, à l’instar de Roger Corman, la référence en la matière.
Pour Cohen, tout commence à la télévision dans les années 60 où il se signale en réalisant et/ou en écrivant certains épisodes de séries populaires, parmi lesquelles Le Fugitif et Les Accusés. Puis vient Les Envahisseurs que Cohen crée en 1967, série fantastique mythique avec laquelle il marque son territoire. Insaisissable, il fait ses débuts au cinéma dans le cadre de la blaxploitation, signant coup sur coup trois classiques du genre : Bone (1972), Black Caesar, le parrain de Harlem (1973) et Casse dans la ville (1973). Le monstre est vivant (1974), film d’horreur à petit budget (tourné pour la Warner qui le sortira incognito avant de le réhabiliter trois ans plus tard devant son succès à l’international...) l’intronise véritablement comme l’un des chefs de file du cinéma de genre indépendant.
Jusqu’au début des années 90, Cohen tourne beaucoup. Trop. Parmi ses rares réussites, Meurtres sous contrôle (1977) et L’ambulance (1990), deux thrillers d’une redoutable efficacité. Un peu essoré, il rebondira dans les années 90 en produisant la franchise Maniac Cop (dont le premier film, datant de 1988, est un chef d’œuvre du genre) et en offrant des scénarios au carré à Sidney Lumet (L’Avocat du Diable) ou à Joel Schumacher (Phone Game).
Avec la mort de Larry Cohen, c’est une certaine idée du cinéma artisanal qui part un peu en fumée...
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