La Sanction/Clint Eastwood la dernière légende
Universal

La 7e chaîne partage un portrait touchant, musical et tout en mouvement de la star de 93 ans.

Jonathan Hemlock, professeur d'art, grand collectionneur et ancien membre de la CIA, est chargé d'éliminer un homme dont on ne sait presque rien sinon qu'il boîte et se trouve dans le massif de l'Eiger. S'il accepte, Hemlock obtiendra un Picasso qu'il convoite depuis longtemps, s'il refuse, il sera dénoncé au fisc. Dos au mur, le professeur choisit d’exécuter sa mission.

Arte rediffusera ce week-end, La Sanction, un thriller réalisé par Clint Eastwood en 1975. Un film méconnu de sa carrière incroyablement bien remplie, qui mérite pourtant d'être vu, et qui est parfaitement recontextualisé dans le documentaire qui suivra sa rediffusion.

Car à 23h05, la chaîne proposera une nouvelle fois Clint Eastwood la dernière légende (déjà visible en replay), un portrait riche de la star de 93 ans, encore active à ce jour, signé Clélia Cohen. Journaliste passionnée par le cinéma, elle a déjà consacré des films très intéressants à John Travolta, Sylvester Stallone, Jane Birkin ou encore à Indiana Jones et Emmanuelle, pour la même chaîne. 

Les films de Clint Eastwood classés du pire au meilleur

Impossible de faire tenir la carrière bien remplie de Clint dans le format traditionnel de 52 minutes : le parcours de la star du Bon, la Brute et le Truand est exceptionnellement narré sur 1h17. Et quel parcours ! De sa passion initiale pour le jazz à sa façon de filmer sa vieillesse sans détour, la vie de Clint Eastwood est ici racontée en mouvement.

Souvent sur les routes, ce comédien révélé par la télévision, mais véritablement devenu une star en explosant les codes des westerns avec Sergio Leone, n'a cessé d'avancer, de tracer sa voie malgré les critiques parfois virulentes de la profession (dans une archive saisissante, l'influente Pauline Kael assassine face caméra son personnage de L'Inspecteur Harry, puis ses propos sont contrebalancés par ceux de Martin Scorsese, Arnold Schwarzenegger ou Orson Welles, tous bluffés par son travail). Ses polars et westerns conçus avec Don Siegel sont particulièrement mal reçus, lui donnant une image brutale, même si la star trouve en ce metteur en scène un modèle, un "père de cinéma" qui l'influencera beaucoup quand il sera décidé à passer derrière la caméra.

Une fois au sommet, Clint sent que son avenir se dessinera davantage en tant que réalisateur et producteur, via sa société Malpaso, qu'en tant que comédien, même s'il continuera de tourner, souvent pour lui-même, prenant en mains sa carrière comme peu d'artistes ont su le faire. Une manière de faire sans cesse évoluer son image : avec son chef-d'oeuvre de 1992, Impitoyable, il interroge notamment sa propre violence à l'écran. Il dévoile aussi une facette plus douce et romantique grâce à Sur la route de Madison, trois ans plus tard. Et continue de se mettre régulièrement en scène à 70, 80, 90 ans... filmant sa propre évolution, et donc sa vieillesse, de façon exceptionnelle à Hollywood. 

Une soirée que Première vous conseille, donc. Et restez bien jusqu'au bout du docu : les derniers (bons) mots de Clint devraient vous marquer longtemps.


Honkytonk Man, Gran Torino, Cry Macho... L'adieu perpétuel de Clint Eastwood