Une cinquantaine d’éditeurs vidéo alertent sur leur fragilisation extrême du fait de la crise sanitaire.
Secteur chahuté depuis pas mal d’années maintenant (à l’exception relative des éditions de films du patrimoine), la vidéo n’a semble-t-il pas bénéficié d’un “effet crise” comme la télévision, la VOD/SVOD ou le streaming. La fermeture des magasins, les délais postaux impossibles ont notamment empêché les acheteurs potentiels de DVD et de Blu-ray de se procurer les éditions qu’ils souhaitaient.
Pour contrecarrer cette spirale néfaste générée par la crise sanitaire, un collectif d’éditeurs vidéo a lancé L’Appel des 50, une tribune visant à alerter sur l’état alarmant du secteur. « Ce précieux outil de diversité et de création que 10 millions de Français déclaraient encore acheter en 2018, pourrait perdre entre 30 et 40% de sa valeur commerciale, du fait de la grave crise que nous traversons. (...) En cette période de confinement que nous venons de vivre où la TV et la VOD/SVOD ont fidélisé ou conquis de nouveaux publics, il est important de rappeler que l’ensemble des moyens de diffusion fonctionne les uns avec les autres, et pas les uns contre les autres. La salle de cinéma annonce la vidéo, qui participe à son tour au rayonnement des films en TV/VOD/SVOD. »
La tribune souligne par ailleurs les conséquences dramatiques précises de la crise sur toute la chaîne de fabrication et de distribution. Elle demande par conséquent aux pouvoirs publics « un plan de sauvegarde avec la création d’un budget spécifique de sauvegarde pour la culture, incluant notamment l’univers de la vidéo physique, en plus des exploitants, des distributeurs ou des producteurs. » Et se conclut par un mot de Bertrand Tavernier, grand défenseur du support vidéo auquel il contribue régulièrement par ses fines analyses critiques et historiques.
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