Jungle Cruise (2020)
Capture d'écran / Disney

Cette nouvelle adaptation d'une attraction Disney se révèle un divertissement d'aventures de bonne tenue. Idéal pour l'été !

Ce fut longtemps un serpent de mer. La nouvelle adaptation d’une attraction Disney après Pirates des Caraïbes ou Tomorrowland. A savoir donc Jungle Cruise, présent dans plusieurs parcs de la maison (Californie, Floride, Tokyo, Hong- Kong…). L’idée remonte à 2006 à partir d’un scénario co- écrit par Alfred Gough (le créateur de Smalville) et Miles Millar (L’Arme fatale 4) avant d’être oubliée, de revenir à la surface en 2011 sur un script cette fois- ci de Roger S.H. Schulman (Shrek) avec le duo vocal de Toy story, Tom Hanks- Tim Allen en vedette, d’être de nouveau enterrée et donc de ressurgir en 2017 en s’appuyant sur les solides épaules de The Rock. Une fois greenlighté, le projet va passer entre les mains de plusieurs scénaristes (le tandem d’I love you Phillip Morris, Glenn Ficarra- John Requa, Michael Green (Green lantern)) avant que Jaume Collet- Serra abandonne la suite de Suicide Squad pour en prendre les commandes alors que The Rock avait exprimé son envie de travailler avec Patty Jenkins

Ces stop and go et atermoiements permanents pourraient laisser craindre le pire. Il n’en est rien. Jungle Cruise se révèle en effet un divertissement d’aventures aussi efficace que bourré de charme au fil des aventures mouvementées vécues par une exploratrice à la recherche d’un arbre magique perdu au cœur de la forêt amazonienne et le skippeur engagé pour l’accompagner. Il y a du A la poursuite du diamant vert et plus encore de l’African Queen (influence revendiquée et assumée par ses auteurs) dans ce Jungle Cruise, avec donc le duo très chien- chat Dwayne Johnson- Emily Blunt en héritiers des tandems Humphrey Bogart- Katherine Hepburn et Michael Douglas- Kathleen Turner. Et si Jungle cruise suit un récit relativement balisé, aux rebondissements bien amenés mais sans faire souffler un vent très fort d’originalité, il séduit précisément par la complicité et la vivacité des échanges entre les deux comédiens et ce parti pris aussi actuel que réussi de faire l’héroïne le moteur de l’action. Emily Blunt se régale dans cet emploi et The Rock confirme qu’il règne avec une bonhommie et une sympathie jamais prises en défaut sur ce type de divertissement familial

Et Jaume Collet- Serra dans tout ça ? Le réalisateur d’Esther, abonné depuis quelque temps au thriller (Sans identité, Non- stop...) se retrouve aux commandes du plus gros budget de sa carrière. Et réussit à ne pas se faire dévorer tout cru par la machine Disney en injectant ici et là de jolies idées de mise en scène et en insufflant sans charger la barque du spectaculaire dans ce scénario qui évolue entre les années 30 et les légendes ancestrales amazoniennes. Certes il ne renouvelle pas le genre mais réussit à tenir de bout en bout le pari du film, maintenir cet équilibre entre scènes de jeu et scènes d’action pure sans qu’aucune ne prenne le pas sur l’autre. Jungle cruise arrive donc à bon port sans encombre. Souhaitons- lui de ne pas avoir à subir une multitude de suites qui viendraient abîmer cette bonne impression. Mais la crainte est grande qu'il n'en soit rien.

De Jaume Collet- Serra. Avec Emily Blunt, Dwayne Johnson, Jesse Plemons... Durée: 2h10. Sortie le 28 juillet 2021