"J'ai mon propre service de streaming (dans ma tête), et il est meilleur que toutes les merdes qui existent actuellement."
GQ publie un long portrait de James Cameron, cette semaine, en attendant la sortie de La Voie de l'eau, la suite de son énorme succès, Avatar. Le scénariste, réalisateur et producteur y explique les énormes ambitions de cette suite, qu'il a conçue comme un épisode de transition, en prévoyant pas moins de cinq films pour construire sa saga. Le cinéaste et ses équipes ont repoussé une nouvelle fois les limites des nouvelles technologies en tournant une grande partie de ce histoire sous l'eau en performance capture. Il affirme ainsi qu'Avatar 2 a été une production "vraiment chère" et qu'il faudra qu'elle passe la barre des 2 milliards de dollars de recettes dans le monde pour que Disney la considère comme rentable.
Avatar raconté par James Cameron dans Première [partie 1]Un énorme défi, donc, surtout à l'heure où le 7e art est en peine et que les services de streaming prennent de plus en plus d'importance dans le paysage cinématographique. Cameron rappelle d'ailleurs qu'Avatar représentait déjà un challenge important, et que même au sein de ses producteurs, certains n'y croyaient pas. Il raconte d'abord avoir eu l'idée du film en rêve, et il en profite pour critiquer une nouvelle fois les plateformes : "J'ai mon propre service de streaming (dans ma tête), et il est meilleur que toutes les merdes qui existent actuellement. Il fonctionne toutes les nuits gratuitement." Après ce petit tacle, il détaille avoir eu une grosse colère contre l'un des patrons de la Fox, en 2009, car il n'aimait pas sa version d'Avatar de 162 minutes. L'homme, qu'il ne cite pas mais qui était influent au sein du studio, se serait plaint de la trop longue durée du film, explique-t-il.
Avatar raconté par James Cameron dans Première [partie 2]"Il est arrivé avec une de ces expressions, comme s'il allait m'annoncer un cancer. Après sa critique négative, je lui ai dit quelque chose que je n'avais encore jamais dit à personne dans ce business : 'Je crois que ce film va gagner tout le pu*** de fric. Et quand il le fera, ce sera trop tard pour que tu aimes le film. C'est aujourd'hui que tu dois l'aimer. Je ne te demande pas de me dire quelque chose que tu ne ressens pas, simplement sache que j'aurai cela en tête quand tu viendras me faire des compliments dans le futur, quand il ramassera tout l'argent.' C'est exactement ce que je lui ai balancé. 'TOUT LE FRIC', en majuscule. Pas juste 'de l'argent', non 'tout' l'argent. J'ai été clair : 'Tu ne pourras pas revenir me voir pour dire des trucs gentils sur ce film ou me dire : 'Regarde ce qu'on a créé ensemble.' T'auras pas le droit de faire ça.' Au bout d'un moment, il a pété un plomb et a commencé à m'insulter. Je lui ai demandé de foutre le camp de bureau et c'est ainsi qu'il est parti."
Connu pour son tempérament colérique sur les tournages, Cameron ajoute être plus calme aujourd'hui qu'à l'époque du premier Avatar : "Je sais qu'en début de carrière j'ai eu cette réputation, et qu'elle a même parfois joué en ma faveur. C'était devenu comme une qualité 'bigger than life', à la Paul Bunyan (un bûcheron exagérément imposant du folklore américain, ndlr). Mais au bout d'un moment, je me suis posé et demandé : 'Ok, pourquoi ça me rend si en colère ? Comment puis-je résoudre ce problème dans le calme ?' Je ne dis pas que je ne m'énerve plus. Je crois que tout le monde peut avoir ses mauvais jours, mais avant ça pouvait arriver tous les quinze jours, alors qu'à présent, c'est plutôt deux fois par an."
Voici l'ultime bande-annonce d'Avatar 2, qui sortira le 16 décembre au cinéma :
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