Equalizer
Sony

Denzel Washington rappelle qu'il est très bon en baston chez Antoine Fuqua.

Honnêtement, on a un peu du mal à comprendre pourquoi des gens cherchent encore la bagarre avec Denzel Washington au cinéma. Après Man on Fire, Training Day, Déjà vu ou encore Sécurité rapprochée, on a compris que le grand Denzel avait la carrure d'un héros de film d'action, un vrai (il arrive même à piloter un avion de façon impossible dans Flight). Le voilà donc de retour ce lundi, sur TF1, dans Equalizer, qui adapte comme son nom l'indique la série télé diffusée de 1985 à 1989 (et qui a été rebootée récemment avec Queen Latifah). En attendant d'en savoir plus sur sa nouvelle suite, tournée cet hiver et qui marquera les retrouvailles entre la star et Dakota Fanning, la jeune actrice de Man on Fire, voici notre critique du film original de 2014.

Le sujet est simple : Robert McCall (Denzel) est un ancien agent de la CIA expert dans l'art de tuer, devenu un semi-vagabond redresseur de torts. Lorsque la jeune prostituée Teri (Chloë Grace Moretz, plus Jodie Foster que jamais) est enlevée devant ses yeux par des mafieux russes, McCall décide de partir à sa rescousse face au big boss Teddy (Marton Csokas). Impossible de résister à Denzel lorsque la caméra s'attarde longtemps sur son apparente impassibilité devant le kidnapping de Teri. Ou lorsqu'il promet de massacrer cinq mafieux en 16 secondes, qu'il enclenche sa montre et fait le ménage en 19 secondes... Denzel retrouve pour l'occasion le réalisateur Antoine Fuqua (le réalisateur de La Chute de la Maison blanche a remplacé ici Nicolas Winding Refn), qui l'avait dirigé en flic ripou dans Training Day. Rappelons que ce rôle avait valu l'Oscar du Meilleur acteur à Denzel en 2002.

Pourquoi Denzel Washington est éternel

La critique de Première : Robert McCall travaille dans un magasin de bricolage. Chez lui, il se chronomètre et répète les mêmes gestes méticuleusement. Il semble cacher quelque chose, et ça se vérifie quand il abat des gangsters russes, responsables de la descente aux enfers d’une prostituée sur laquelle il veille. Seuls les téléphages les plus pointus se souviennent de la série "Equalizer", diffusée sur M6 en deuxième partie de soirée au début des années 90. Ces derniers jurent même que c’était la meilleure du genre... On peut difficilement les croire, surtout en voyant la dégaine d’Edward Woodward, le débonnaire acteur quinquagénaire qui incarnait ce justicier des bas-fonds. En prenant Denzel Washington dans le rôle-titre, Antoine Fuqua donne d’un coup une épaisseur et un crédit à ce concept du type rangé des voitures qui reprend du service. De l’éparpillement du scénario (qui passe du mélo au film d’exploitation en un coup de tournevis !) et des tics de mise en scène gratuits (on pense à Tony Scott) naissent un objet hybride amusant, qui fait peu de cas de la morale et du réalisme. Un retour au "vigilante movie" décomplexé qui en réjouira plus d’un(e).


D'Equalizer à Training Day : Denzel Washington en sept bottes secrètes