DOSSIER 64 Les Enquêtes du Département V
Wild Bunch

Nikolaj Lie Kaas et Fares Fares disent adieu à la saga, au cours d’une conclusion plutôt efficace.

Depuis 2013, Nikolaj Lie Kaas et Fares Fares sont les héros de la saga Les Enquêtes du département V, adaptation de la saga littéraire danoise de Jussi Adler-Olsen, qui connaît un grand succès en librairies depuis 2007. Le quatrième tome, Dossier 64, est paru en 2010 et a enregistré les meilleures ventes de l’année dans le pays. C’est cet épisode qui arrive aujourd’hui à l’écran, marquant au passage les adieux du duo : comme ils nous l’ont expliqué en interview, seuls les droits des quatre premiers livres (sur sept, pour l’instant), ont été achetés par le studio Zentropa, si bien que si l’aventure se poursuit, ce sera avec une nouvelle équipe.

Pourquoi Nikolaj Lie Kaas et Fares Fares arrêtent-ils Les Enquêtes du département V ? Interview

Que vaut cette conclusion, six ans après l’excellent thriller Miséricorde ? On retrouve avec plaisir son duo mal assorti. Assad espère voir Carl se dérider le temps de sa dernière semaine de travail à ses côtés, mais même en sachant que le départ de son collègue approche, celui-ci reste toujours aussi distant et froid. On connaît ça par cœur, mais il faut bien avouer que fonctionne à merveille. En deux coups d’œil appuyés et quelques vannes, nous revoilà replongés dans l’ambiance particulière du Département V. 
Comme d’habitude, le récit se déroule sur deux périodes : la découverte de trois cadavres emmurés dans un appartement danois va réveiller de lourds secrets remontant aux années 1950. L’intrigue brasse une fois encore des thématiques riches et choquantes, puisqu’il est question ici de femmes manipulées par un dangereux médecin spécialisé dans la procréation. Plus qu’un simple fait divers, l’auteur s’inspire d’une affaire qui a choqué le pays et qui s’avère effectivement intéressante. Sans compter que cette suite est portée par des comédiens inspirés, comme Johanne Louise Schmidt, toujours aussi attachante dans la peau de Rose.

Pourtant, une fois passé le choc de la découverte des corps, ce dernier épisode s’avère être le moins efficace de la saga. Qu’est-ce qui cloche, alors ? Des changements de ton et de mise en scène entre les deux périodes trop abruptes, pour commencer. Dans le passé, l’équipe prend le temps d’installer un mystère malaisant et efficace malgré quelques effets trop appuyés, tandis que dans le présent, les scènes d’action s’enchaînent. Entre explosions et fusillades, ce Dossier 64 est bien plus actif que ses prédécesseurs, alors que leur force était justement de prendre le temps de créer une atmosphère oppressante, faisant monter la pression sur les spectateurs petit à petit. Là, ça va vite, notamment à la fin, qui paraît avoir été accélérée pour pouvoir dénouer tous les enjeux en deux scènes. Mieux vaut trop que pas assez ? Cette résolution rapide laisse malheureusement un goût d’inachevé. C’est d’autant plus frustrant qu’on assiste à l’épisode final du duo et qu’on le sent parfois éclipsé par le trop plein d’infos à donner.

Dossier 64 : Les Enquête du département V sort aujourd'hui, jeudi 7 mars, en VOD. Bande-annonce :