Véritable emblème du cinéma moderne, Chantal Akerman a influencé entre autres Gus Van Sant et Michael Haneke.
Dis-moi, le court métrage documentaire de la regrettée Chantal Akerman, fête ses 30 ans cette semaine. Première vous propose de le (re)découvrir ci-dessous.
Chantal Akerman nous quittait il y a cinq ans et nous laisse une oeuvre cinématographique engagée et passionnée. Elle a dix-huit ans lorsqu’elle renonce à l’Institut supérieur des arts du spectacle (INSAS), une école de renom dans le milieu du cinéma. Insurgée et nourrie par les films de la nouvelle vague et notamment ceux de Jean-Luc Godard, elle réalise en 1968 Saute ma ville, un court métrage qui marque le début d’une carrière prometteuse dans lequel elle se met en scène dans sa cuisine, semant petit à petit le chaos jusqu’à se faire sauter elle-même affalée sur une gazinière allumée. Elle rompt les codes, la femme mécanisée par son quotidien est ici libérée par l’image.
Elle réalise en 1980 Dis-moi, un épisode faisant initialement partie de la série télévisée de Jean Frapat ayant pour thématique les grand-mères. Chantal Akerman décide de donner de la visibilité à trois femmes, trois grand-mères qui racontent leurs souvenirs de la communauté juive polonaise avant, pendant et après la seconde guerre mondiale. Un court métrage intime pour la réalisatrice étant donné qu’il fait écho à la voix de sa mère parlant sa propre mère. La mise en scène est absente, le spectateur est invité à écouter et à être témoin de l’histoire de ces vies oubliées.
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