Halloween Kills
Universal Pictures

Rencontre express avec le réalisateur David Gordon Green, qui continue de marcher dans les pas de John Carpenter avec Halloween Kills.

Halloween Kills est le deuxième volet de votre trilogie, en attendant Halloween Ends l’année prochaine, et après votre Halloween de 2018 qui était la suite directe du film de John Carpenter. Donc, euh… c’est un Halloween 2 ou un Halloween 3 ?

David Gordon Green : Hum, c’est malin, ça ! Laissez-moi réfléchir… Je reconnais que la chronologie de la saga commence à devenir un peu compliquée. Déjà, techniquement, c’est Halloween 12 ! Mais je dirais que c’est un Halloween 3. J’ai tendance à parler de "mes" Halloween comme d’une trilogie, et donc d’Halloween Kills comme d’un deuxième volet… Mais c’est sans doute un peu égoïste, car mon intention à l’origine est vraiment d’honorer le film de John de 1978, et de créer nouveaux trois chapitres qui suivent sa trace.

Vous aviez une trilogie en tête dès le départ, avec votre collègue scénariste Danny McBride ?

Pas exactement, non. On avait plein d’idées, dont certaines qu’on a dû mettre de côté pour pouvoir livrer un film qui tienne la route. Comme ça, si le public ne nous avait pas suivi, notre Halloween aurait quand même eu une véritable logique interne, avec un début, un milieu et une fin. Mais grâce au succès du film, on a pu revenir à certaines de nos idées initiales et inventer deux nouveaux chapitres, qui forment une véritable conclusion à l’histoire de Michael et Laurie.

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Le film montre la haine collective qui s’empare des habitants d’Haddonfield, leurs envies de lynchage… Comment la politique s’est-elle invitée dans Halloween Kills ?

On ne sait jamais exactement comment ces choses fonctionnent : est-ce que les films reflètent le climat culturel dans lequel ils sont produits, ou est-ce que le climat culturel est le reflet des films ? Difficile de dire comment les choses se nourrissent entre elles. On a écrit le film il y a trois ans, on l’a tourné il y a deux ans, et je suis sûr qu’il y avait des tendances dans l’air qui nous ont influencés – mais tout ça était inconscient. Depuis le tournage, on a vu cette fureur collective explosive faire la une des journaux. C’est l’un des mystères du storytelling : tu crois raconter quelque chose d’intemporel et ton film acquiert une résonance très particulière au moment de sa sortie. Je dois dire que je trouve assez excitante l’idée d’aller voir un slasher et d’avoir matière à débat en sortant de la salle. La base, c’est de passer un bon moment au cinéma, mais si le film peut aussi générer un dialogue sur le monde qui nous entoure, tant mieux !

Halloween Kills, de David Gordon Green, en salles le 20 octobre.