"Ça fait peur d’être dans le déni."
Quand on ouvre un dictionnaire, et que l’on cherche la définition de la mélancolie, on trouve : état de tristesse vague accompagné de rêverie. La mélancolie s’apparente à un état dépressif et l’absence du goût de vivre. Cela n’annonce donc rien de bien joyeux pour le second long-métrage du Japonais Takuya Kato (Grown Ups) qui tire son titre international de cette définition. La Mélancolie met en scène Watako jouée par Mugi Kadowaki (Aristocrats) qui après la mort de son amant retourne discrètement à sa vie conjugale, sans parler à personne de cet accident. Mais en cette période de deuil et de déni, les souvenirs de cette liaison lui reviennent et la jeune femme ère dans le néant.
Aristocrats : Une oeuvre féministe d’une grâce insensée [critique]"Si tu te tais, on ne va jamais s’en sortir." Entourée d’un mari qui tente d’avoir une emprise sur elle, la conversation au cœur du film ne prend jamais et tout est dans le retenu – à la fois dans les sentiments, dans l’idée de se voiler la face, et dans la mise en scène sobre, froide et élégante. Comment exprimer les sentiments dans une société qui n’est pas très démonstrative comme au Japon ? Comment ce personnage féminin peut se détacher – car le titre orignal du film signifie "se défaire", "se démêler" - d’une telle situation ?
Dans le communiqué de presse, le réalisateur pose ses réflexions :
"Quand j’ai imaginé le personnage de Watako, j’ai pensé que si elle faisait preuve d’un tel détachement, c’était par crainte d’être blessée. Ouvrir les vannes des sentiments signifierait pour elle devoir faire face à la profondeur de sa blessure. C’est de cela dont elle souhaite se protéger. La question que j’avais envie de traiter à travers ce film est la question de la responsabilité, le fait de se sentir concerné ou non par les événements que l’on vit."
Avec Haru Kuroki, Shota Sometani et Kanji Furutachi, La Mélancolie sortira au cinéma en France le 14 août.
Commentaires