Abaca

Entre Godard et Cannes, ça fait 50 ans que ça dure. Thierry Frémaux avait ironisé sur le sujet en dévoilant la sélection du 67e Festival de Cannes : "Jean-Luc a promis d'être là... Ce qui ne veut rien dire". En effet. Dans un entretien exclusif accordé à la radio-télévision suisse, Godard explique que même un prix pour l'ensemble de sa carrière ne le convaincrait pas de se rendre à Cannes. Ce serait même encore plus rédhibitoire.

"Par esprit de contradiction, j'aimerais mieux qu'il n'y ait aucun prix. Qu'ils ne soient pas obligés de donner un petit prix, en général pour l'ensemble de sa carrière, ou des choses comme ça, que je sens un peu désobligeant aujourd'hui. J'en ai déjà eu 5 ou 6, j'ai même eu un Oscar".

Les récompenses de JLG ne finissent pas sur une étagère de son buffet mais sur celle de son conseiller fiscal, qui a déjà en sa possession l'Oscar d'honneur qu'il a obtenu en 2010 pour l'ensemble de son oeuvre.

Dans l'entretien, le cinéaste indique également qu'il aurait aimé avoir la Palme étant jeune. "Mais cela m'aurait sans doute fait du mal, et je suis heureux d'avoir évité ce mal aujourd'hui". Pour Gilles Jacob, la décision de Godard tiendrait à sa volonté de ne pas faire de l'ombre à son propre film en étant présent sur la Croisette. "Godard ne vient pas, j'en étais sûr. Il a compris que son show brillantissime éclipsait son propre film. Une autre époque. So long, Jean-Luc".

Avec ou sans lui, son Adieu au langage, une histoire d'homme, de femme et de chien - en 3D -, sera présenté en compétition mercredi. Bande annonce :