Il n’était pas que le guitariste des Eagles. Glenn Frey fut aussi le chanteur du tube "Heat Is On" qui mettait Le Flic de Beverly Hills sur ses rails rock FM.
Avec Glenn Frey c’est donc une star de la musique qui disparaît, un pape du rock FM. Frey, c’était la guitare et la voix haut perchée de "Take it Easy", de "Tequila Sunrise" et d’autres tubes planétaires des Eagles. Fondateur de ce pop band mammouth, songwriter, chanteur et guitariste solide, c’était lui l’architecte-constructeur de ce groupe angelinos aux influences hétérogènes qu’il transforma en usine à tubes.
Icône des 80’s, Glenn a naturellement Freyé avec le cinoche et la télé. A une époque où tout se mêlait dans la grande partouze orgiaque de l’entertainment, le musicien s’est vite retrouvé à promener sa belle gueule dans des séries télés (un épisode de Miami Vice et surtout des apparitions dans Un Flic dans la mafia) et dans quelques longs-métrages – il tient le rôle d’un entraîneur dans Jerry Maguire. A chaque fois, Frey ramenait sa guitare et filait un tube au show ou au film en question. Un sketche de Funny or Die réalisé par Adam McKay avec Ben Stiller et Will Ferrell (dans la peau de Frey) témoigne du star-power du musicien, dont l'aura excédait largement le monde de la chanson.
The H is O
Mais sa plus célèbre offrande au septième art reste la musique du générique du Flic de Beverly Hills. Avec ses riffs de sax démentiels (soufflés, non, hurlés par Dave Woodford le sideman surdoué d’Aerosmith), la rythmique pulsative et puissante de Michael Huey et le solo de Frey, ce tube est une madeleine cinéphile, une capsule eighties qui oscille entre Rock FM et discofunk et capture l’énergie pop et bariolée du L.A. d’Eddie Murphy. Avec ses accents funk orgasmiques, ses basses replètes, sa prod épaisse et son tempo irrépressible - qui avance à la vitesse du camion défonçant Détroit – c’est la parfaite illustration sonore d’un film qui va changer son époque et les canons du blockbuster.
Au début des 90’s Frey se souvenait encore de la projo test du Flic de Beverly Hills. « Un jour, Irving Azoff, mon manager, m’appelle et me dit ‘Glenn, ramène toi à cette projo. C’est un film d’Eddie Murphy. Ca va être gros. Très gros. Et tu pourrais peut-être avoir une chanson sur la BA. Viens !’ Je vais à la projo, je m’assois et j’attends que le film commence. Je regarde par-dessus mon épaule, vers la droite – Quincy Jones. Ok. Je jette un coup d’œil à gauche – Stevie Wonder. Je regarde devant moi – Les Pointers Sisters. Et là je me dis : ‘OK, c’est mort, aucune chance que je chante sur cette BO’. On regarde le film et tout de suite, on sait que ce sera un carton. Mais je pensais que jamais je ne participerais à la musique. Deux mois plus tard, un mec me dit ‘Hey, on va t’envoyer une chanson. Regarde si ça t’intéresse de la chanter, c’est écrit par Keith Forsey and Harold Faltermeyer ; les mecs de Munich qui bossent sur le nouveau Donna Summer vont t’envoyer un truc. Regarde si tu veux le chanter’. Les mecs m’envoient leur démo. Et ça ressemble à quelque chose que je peux jouer. Il y a du sax, c’est gras… je fonce. Je rencontre les gars, je chante la partition, je joue de la guitare, je fais quelques vocals et je repars avec un petit chèque. 15 000 dollars je crois. J’avais de l’argent pour Noël et j’étais content ».
Le reste appartient à l’histoire.
"The Heat is On" était né et allait marquer le cinéma contemporain.
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