DR

« Ce qui est intéressant c’est qu’elles travaillent avec ce James Bond. Daniel Craig a réinventé la série. Casino Royale est un des meilleurs films d’action que j’aie jamais vus. Dans le dernier, Bond s’est Nolanisé, ce qui est normal puisque la franchise est toujours allée chercher l’inspiration chez les autres, comme Moonraker s’est inspiré de Star Wars. Quelle sera l’approche du prochain ? Peut-être qu’ils vont continuer dans cette veine.

 

>>> Tout ce qu'il y a à savoir sur Spectre

J’ai adoré tourner avec ces deux actrices, même si ce sont deux expériences particulières. C’est l’opposition du feu et de la glace. Mais elles ont en commun d’exister sous une forme incroyablement incarnée, dans la tradition d’un certain cinéma européen qui a été un grand pourvoyeur de sex symbols et d’actrices réelles. Je pense à Bardot ou Vitti, qui avaient leur forme de beauté, sans prétendre incarner LA beauté, comme c’est le cas de grandes actrices américaines comme Charlize Theron ou Angelina Jolie. Tourner avec des actrices excessivement belles, presque trop parfaites, peut se révéler négatif. Alors que travailler avec différentes formes de beauté permet aux cinéastes de nuancer leur propos et je crois que c’est ce que cherchent les producteurs de Bond.

Pour avoir tourné avec les deux actrices, je peux dire qu’elles sont de vrais soldats. Sur un plateau, elles ne restent pas dans un coin à se faire maquiller en attendant qu’on les appelle. Elles viennent avec des idées. C’est la bonne surprise. Léa est arrivée avec une conception de La Belle et la Bête qui n’était pas complètement la mienne, mais les deux se sont complétées. J’étais passionné par ce qu’elle me donnait à l’écran. Comme une conversation entre ma vision et ce qu’elle apportait. »

Propos recueillis par Gérard Delorme

Lire aussiLa Belle et la Bête, le film de genre et la suprématie américaine : Christophe Gans fait son bilan de l'année