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Le gros morceau du festival c'était Tree Of LifeAujourd’hui est une bonne journée : Tree of life confirme que Terrence Malick est l’un des plus grands cinéastes en activité. On le savait déjà, mais il se passe tellement de temps entre chaque film que le génie s’est peut-être évaporé. Et si on a attendu si longtemps, on peut encore attendre quelques jours pour éviter de se lever à l’aube, et d’affronter les bousculades et les gardiens du Palais, qui vous enjoignent de monter au balcon alors qu’il reste un tiers de places encore vacantes à l’orchestre. Mais bon, : le film délivre, et presque trop.  Il est un amalgame de deux projets : l’un devait être un documentaire sur les origines du monde,  et l’autre, plus narratif, montre une famille grandir dans les années 50. Cet aspect composite fortuit fait un peu penser à la conception de Mulholland drive, à partir d’un projet inachevé qui avait inspiré à David Lynch une de ses intuitions les plus géniales. Ici, Malick propose une vision cosmique de l’univers, expliquant que nos sommes tous des branches d’un même arbre, que la mort d’un frère renvoie aux origines du monde. En pratique ça donne lieu à quelques digressions sublimes mais étranges, avant que le cœur du film ne s’affirme à travers le point de vue du fils aîné d’une famille de Waco, au Texas dans les années 50. La capacité du cinéaste à restituer la texture des souvenirs d’enfance est proprement phénoménale, et donne lieu à des images d’une force incroyable. Il y a de quoi s’étendre sur des pages, mais il faut abréger.L’autre film du jour est un premier film australien, Snowtown dont l’énoncé du sujet –l’évocation d’une affaire de meurtres en série- est trompeur, parce que le cas ne ressemble à rien d’habituel.  D’abord parce qu’il n’est pas le fait d’un psychopathe  isolé, mais d’un groupe d’individus  manipulés par un meneur. Le milieu social, tout comme la personnalité des victimes et des bourreaux jouent aussi un rôle important dans ce film un peu brouillon mais assez fort, qu’un buzz déceptif a annoncé comme le film choc de la Semaine de la critique. De fait, beaucoup de gens ont quitté la salle, croyant assister à des scènes de torture qui ne sont la plupart du temps que suggérées.