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Le Président des Etats-Unis Barack Obama a assisté à une projection privée à la Maison Blanche du dernier film de Steven Spielberg : Lincoln, qui décrit le combat du président éponyme (joué par Daniel Day-Lewis) pour liquider la Guerre de Sécession et réaliser une bonne fois pour toutes la véritable union américaine. Sans surprise, le président a adoré le film et Kathleen Kennedy, productrice de Lincoln et collaboratrice de longue date de Spielberg, aurait déclaré qu’Obama a été "profondément ému", d’après un journaliste d’ABC News."Daniel Day-Lewis était assis à côté de moi. Ou juste derrière moi. Donc, même quand le film était fini, j’avais  toujours l’impression de côtoyer Lincoln. Il est magnifique dans le rôle. Je crois que c’est bien connu que Lincoln est mon président préféré, donc voir une description aussi intime de son œuvre et des défis qu’il a dû relever dans une courte période de temps était un spectacle d’une force incroyable" a raconté le Président, qui revenait sur la projection du film dans une interview au magazine Time (qui vient de le désigner "homme de l'année"). "Je crois que ce n’est pas une bonne idée pour n’importe quel Président de se comparer à Lincoln. L’ampleur de ses défis et la grandeur de son legs sont incomparables.""Je crois cependant qu’il y a des leçons à tirer [du film]. Une partie de ce que Lincoln nous enseigne est qu’il faut s’engager et se salir les mains pour suivre la voie des idéaux les plus élevés et de la cause la plus morale qui soit", a continué Obama. "Il nous enseigne également que tout ce que l’on accomplira sera en partie imparfait. Ce que nous essayons de faire est de s’engager dans la bonne direction."Bon, le 44ème Président des USA (réélu pour son deuxième mandat de quatre ans en novembre dernier) ne parle plus vraiment de cinéma mais du message moral du film -à sa décharge, critiquer un film alors que vous l'avez vu avec l’acteur principal à vos côtés est un sacré défi, peut-être pas digne de Lincoln mais quand même. Notons l'emploi des termes "se salir les mains" et "tout ce que l’on accomplira sera en partie imparfait", termes qui rappellent que les Américains pourraient subir une hausse d'impôts importante associée à des coupes budgétaires à la date du 1er janvier prochain, bref une sévère cure d'austérité pour le pays. Obama souhaiterait plutôt en profiter pour supprimer des niches fiscales pour les plus aisés.Sinon, et pour revenir au cinéma, on aurait bien voulu avoir l’avis d’Obama sur des films comme Django Unchained ou Zero Dark Thirty, qui font chacun actuellement polémique à leur manière aux Etats-Unis et résonnent avec l’histoire du pays, ancienne ou récente : par exemple, Spike Lee ne veut même pas voir le western de Tarantino (sans doute à cause de sa vision de l’histoire de l’esclavage aux USA), tandis que le boss de la CIA lui-même critique la version cinéma de la traque de Ben Laden décrite par le dernier film de Kathryn Bigelow.Lincoln sortira en France le 30 janvier prochain. Bande-annonce :