Ce qu’il faut voir cette semaine.
L’ÉVENEMENT
ATOMIC BLONDE ★★★☆☆
De David Leitch
L’essentiel
La promesse d’un John Wick au féminin est à moitié tenue.
Ancien cascadeur, David Leitch s’est imposé comme filmeur punchy avec John Wick qui a incidemment relancé la carrière de Keanu Reeves. Pour son deuxième long (il n’était que producteur délégué sur John Wick 2), Leitch a dû se dire que c’était une bonne idée de féminiser un concept qui avait plutôt marché : prendre une actrice mûre pour en faire une héroïne badass, prête à en découdre avec tous les méchants qui se présentent. Et qui de mieux que Charlize Theron, la Furiosa de George Miller, comme interprète ?
Christophe Narbonne
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PREMIERE A AIMÉ
UNE FEMME DOUCE ★★★★☆
De Sergei Loznitsa
Longtemps, très longtemps, on suit une femme silencieuse, inerte, témoin quasi muet ballotée dans une virée carnavalesque sidérante au fin fond d’une Russie faussement naturaliste. On lui a retourné le colis de nourriture et de vêtements qu’elle avait pris la peine d’envoyer à son mari en prison. Elle est têtue, elle voudrait comprendre, mais personne ne se donne la peine de lui répondre. « Contraire au règlement ». « Faites une réclamation ». « Je ne suis pas un service de renseignement ». « Vous pensez peut-être que vous êtes la seule à avoir des problèmes ? » Dans un bus, à la poste, dans un panier à salade, dans un hall de gare, dans un bar glauque, dans un commissariat, dans une réunion de freaks slaves ivres morts jouant à se foutre à poil, notre héroïne se tait, observe, subit, abusée par tous ceux qui l’entourent, l’ignorent, l’insultent, la menacent, lui hurlent ou lui pissent dessus. Comme si un pays tout entier déversait par tombereaux son aigreur bileuse sur sa pauvre tête.
Guillaume Bonnet
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PREMIÈRE A PLUTÔT AIMÉ
LUMIÈRES D’ÉTÉ ★★★☆☆
De Jean-Gabriel Périot
Réalisateur d’un documentaire remarqué sur la Fraction Armée Rouge (Une jeunesse allemande), Jean-Gabriel Périot passe à la fiction et change de continent en suivant le retour au pays d’un cinéaste japonais installé en France. Où il est question d’Hiroshima, de survie, de racines et d’acceptation… Un film minimaliste et délicat où les fantômes du passé apportent leur part de mélancolie et de mystère.
Christophe Narbonne
PREMIÈRE A MOYENNEMENT AIMÉ
EGON SCHIELE ★★☆☆☆
De Dieter Berner
Si Le Petit Cochon de Première existait encore, il adouberait les yeux fermés ce biopic du peintre autrichien le plus subversif de son temps dont les fameux dessins érotico-pornographiques sont passés à la postérité. Il y a donc beaucoup de jeunes femmes dénudées dans le film de Dieter Berner qui raconte comment Egon Schiele a organisé sa courte vie (il est mort de la grippe espagnole en 1918) autour de son obsession de la nudité la plus crue et la plus morbide. Séducteur et manipulateur, il commença par croquer sa jeune sœur, puis des filles de « mauvaise vie » et des adolescentes à peine pubères, avant sa rencontre avec sa muse Wally qui fournit au film ses moments les plus touchants. Dommage que Noah Saavedra soit trop beau et trop lisse pour refléter le tourment intérieur et l’ambiguïté du peintre.
Christophe Narbonne
PREMIÈRE N’A PAS AIMÉ
OVERDRIVE ★☆☆☆☆
D’Antonio Negret
Deux demi-frères spécialisés dans le vol de voitures de collection doivent rendre service à un mafieux marseillais qu'ils ont tenté de dérober. La mission ? Voler la Ferrari la plus rare du monde à un homme d'affaires russe peu scrupuleux. Rejeton illégitime de Fast and Furious, Ocean's Eleven et Braquage à l'Italienne, Overdrive est une énième production d'action mal dégrossie faisant davantage la part belle aux engins motorisés qu'au scénario. Avec son histoire à peine digne de Taxi 3 et sa mise en scène tape-à-l’œil lorgnant du côté du Transporteur, Overdrive cumule les points en moins sur le permis. Et ce n'est pas la belle gueule de Scott Eastwood qui rattrape cette sortie de route.
François Rieux
Et aussi
Bigfoot Junior de Ben Stassen
Summertime de Gabriele Muccino
Reprises
Diabolo menthe de Diane Kurys
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