Arte programme une soirée spéciale Paul Newman, ce dimanche.
Condamné pour un fait bénin, Lucas Jackson, dit Luke, est incarcéré dans un pénitencier où règne un régime très dur. Lucas s’impose rapidement auprès de ses compagnons détenus qui admirent son courage et son inflexibilité. Ce qui lui vaut aussi l’hostilité du leader des prisonniers, Dragline. Il ne s’avouera jamais vaincu et cherchera par tous les moyens à s’évader…
En cette fin de week-end, Arte proposera Luke la main froide de Stuart Rosenberg, puis un portrait intéressant de sa star, Paul Newman, conçu en 2022 par Jean Lauritano. Retraçant son enfance, puis sa carrière et son histoire d'amour avec Joanne Woodward, Paul Newman, l'intranquille le présente sous un nouveau jour, moins sûr de lui qu'il n'y paraît.
En 1967, Stuart Rosenberg adapte le roman Luke la main froide de Donn Pearce, publié deux ans plus tôt. Parabole transgressive jouant sur l'imagerie du martyr chrétien et conçue en pleine guerre du Vietnam, Luke la main froide connut un grand succès en salles, de ceux qui ont contribué à faire de Paul Newman la star hollywoodienne qu'il est devenu à la fin des années 1960. Il fut en conséquence nommé à l'Oscar du meilleur acteur, (sa quatrième nomination déjà, toutes infructueuses - il devra attendre La Couleur de l'argent, de Martin Scorsese, pour obtenir une statuette, en 1986). Luke a cependant permis à George Kennedy, l'interprète de Dragline, de repartir avec l'Oscar du meilleur acteur dans un second rôle.
Luke la main froide, c'est aussi une bande originale très originale, justement, signée Lalo Schafrin (Bullitt, Opération Dragon, L'Inspecteur Harry, Mission : Impossible...). En 2016, il avait commenté quelques unes de ses plus célèbres musiques de film dans Première, et voici ce qu'il nous confiait à propos de ce film qui a marqué sa carrière :
"Quand j’ai lu le script de Luke la main froide, j’ai trouvé ça vraiment très beau. Très émouvant. J’ai rencontré Stuart Rosenberg et les producteurs et je leur ai expliqué que, pour la musique, il y avait deux façons de faire. La première était de composer un score très folk, avec des banjos, des violons… de la country. La deuxième option, c’était une musique symphonique très américaine, un peu à la façon d’Aaron Copeland. Et j’ai rajouté : "mais il y en a une troisième aussi, mélanger les deux". Ils ont aimé cette idée. Je n’ai jamais réfléchi aux thèmes développés dans le film. Ce n’est pas comme ça que je fonctionne. Je fonctionne à l’instinct. Je ne me suis jamais dit qu’il fallait travailler l’idée de l’emprisonnement ou de la résistance. Non. Mon travail est plus émotionnel, je raconte une histoire avec des sons."
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