Il est temps de faire le point sur la liste incalculable de caméos et de références disséminés dans le film sorti tout droit de la tête de Ryan Reynolds.
Voici presque deux semaines que Deadpool & Wolverine fait un tabac dans les salles de cinéma. La plupart des surprises ont été éventées, mais Shawn Levy et Ryan Reynolds ont caché tellement de références dans leur film, qu'un résumé s'impose. De quoi se replonger dans la mythologie de la Fox et de Marvel.
Alors, attachez vos ceintures et "let's f*ucking go", comme dirait Wolverine !
(P.S. : bien entendu, attention : spoilers !)
Des "happy few" de retour en terres foxiennes
En plus d’un hommage à la Fox dans la première scène post-générique, le film entier fourmille de références à l’univers cinématographique déployé par la société de prod récemment rachetée par Disney. Le plus touchant est peut-être le logo de la Fox, aperçu enseveli sous une bonne couche de sable dans le Vortex. “Rest in peace my friend”, commente Wade Wilson sous son masque de Deadpool.
Mais, il faut le dire, ce sont surtout les caméos qui font sensation et qui poussent les fans à faire le déplacement. “Nous sommes à jamais reconnaissants à la 20th Century Fox pour son univers amusant, bizarre, inégal et risqué”, écrit Ryan Reynolds. Et il n’est visiblement pas le seul à le penser, puisqu’en plus de Hugh Jackman – qui reprend un rôle endossé la première fois il y a vingt-quatre ans de ça, – c’est une panoplie d’acteurs de la Fox qui rejoint la distribution de Deadpool & Wolverine pour un dernier tour de piste.
Le premier happening est à double tranchant, puisque sous une capuche astucieusement placée, c’est le visage de Chris Evans qui se révèle au spectateurs. Double tranchant car l’acteur s’est imposé dans l’imaginaire collectif (et dans celui de Wade Wilson, il faut le dire), comme le visage de Steve Rogers, alias Captain America, le plus U.S.A. des héros du MCU. Pourtant, les esprits les plus affutés auront compris que c’est Johnny Storm, a.k.a la Torche Humaine des Quatre Fantastiques qu’Evans incarne ici, en hommage à ses tous premiers pas de super-héros effectués chez la Fox en 2005.
A partir de ce moment, les caméos s’enchaînent, et nos deux compères croisent le chemin de l’Elektra de Jennifer Garner (introduite dans Daredevil et Elektra), du Blade de Wesley Snipes (Blade, Blade 2 et Blade Trinity), et d’une X-23 qui a bien grandit depuis Logan, toujours interprétée par Dafne Keen.
Côté super vilains, Shawn Levy et Ryan Reynolds ont choisi de rappeler trois terreurs du tout premier X-Men (2000) : le Dents-de-sabre de Tyler Mane, le Toad de Ray Park, et le Pyro d’Alexander Burton, toujours pas respecté. Kelly Hu a également sorti du placard les griffes de Lady Deathstrike, grande méchante de X2, le temps d’une apparition éclair.
Un bestiaire de mutants
Dans Deadpool & Wolverine, les caméos, ce sont les acteurs, mais surtout les personnages. Le film présente ainsi tout un tas de références aux personnages de la saga cinématographique des X-Men qui reviennent (ou non) au grand écran mais avec des visages différents (multivers oblige).
C’est surtout le cas lors de la bataille qui oppose la “dream team” de Deadpool et les sbires de Cassandra Nova (Emma Corrin), dont les rangs sont constitués du fonds de tiroir des films X-Men, et notamment de X-Men : L’Affrontement final : le Fléau (Juggernaut), Psylocke et Callisto y étaient tous des disciples de Magneto, mais il y était respectivement interprétés par Vinnie Jones, Mei Melançon et Dania Ramirez.
On peut également apercevoir Azazel, ce mutant téléporteur au physique belzebuthien, vu pour la dernière fois dans X-Men : Le Commencement, et le Russe, villain tout droit sorti de The Punisher (2004).
Et puis, il y a bien évidemment tous ceux dont les noms sont cités, sûrement trop associés à leurs interprètes pour les faire revenir sans eux : Magneto, Professeur Charles Xavier, Daredevil…
Un peu de fan-service ne fait jamais de mal
Avant la sortie de Deadpool 3, Shwan Levy, son réalisateur, affirmait avoir fait un “film d’abord conçu pour être un divertissement, sans aucune obligation de préparation avec des recherches préalables”. Bon. En vérité, ce n’est qu’à moitié vrai. Car si Deadpool & Wolverine peut effectivement se consommer comme un film de super-héros ou condensé de chorégraphie d’action des plus alambiquées, il présente tout de même une facette on ne peut plus méta, adressée aux fans des comics et des films X-Men.
Plus que de petites références essaimées de-ci de-là, ce fan-service prend parfois des allures de private jokes incompréhensibles sans remise en contexte. C’est le cas de l’arrivée de Channing Tatum en Gambit. Si cette apparition a un effet si “waouh”, c’est que l’acteur a enfin eu l’occasion de sortir ses cartes à jouer et son accent cajun du placard, après l’annulation d’un projet de film autour du Diable blanc, alias Remy Etienne LeBeau.
Lui et son coproducteur, Reid Carolin, ont ainsi passé quatre ans à développer ce projet, englouti par le rachat de la Fox par Disney. À l’époque, l’acteur de Sexy Dance et Magic Mike avait été profondément chagriné par l’enterrement de ce film et le déclarait dans les colonnes de Variety : "C'est comme si j'avais perdu un ami, parce que j'étais tellement prêt à le jouer. J'adorerais jouer Gambit. Je ne pense pas que nous devrions le réaliser. Je pense que c'était de l'orgueil de notre part.”
Même chose pour le caméo d’Henry Cavill, joliment appelé le "Cavillrine" dans le générique du film. Venu d’une autre contrée super-héroïque, le DC Universe, Cavill s’en est vu montrer la porte de manière un brin (euphémisme) abrupte, après plusieurs années de bons et loyaux services dans le costume de Superman. Son apparition dans Deadpool 3, et donc, dans le MCU, comme l’un des variants de Wolverine, peut ainsi être comprise comme un petit tacle lancé dans la direction de James Gunn et Peter Safran, les nouveaux big boss de DC Studios. Ça, et la réplique de Wade Wilson qui lui affirme qu’il sera mieux traité dans le MCU que dans son ancienne franchise.
Mais ce n’est pas tout : Henry Cavill est aussi l’un des favoris des fans dans la liste des candidats à même de reprendre le flambeau (et les griffes) de Hugh Jackman dans la peau de Wolverine. Après qu’il avait raccroché la cape, et avant qu’on ne sache que Hugh Jackman reprendrait son rôle, il était pressenti pour devenir le nouveau visage du mutant préféré des fans. Un joli clin d’oeil, donc.
Des comics jamais loin
Film hybride car pris entre les deux univers de la Fox et du MCU, Deadpool 3 a fait le choix (intelligent) de s’en remettre aux comics. En ce sens, toutes les apparitions de variants de Wolverine (sauf celles de Cavillrine), existent. Il y a Patch, alter-ego de Wolverine, espion qui dissimule son identité avec un bandeau, et rencontré la première fois dans le premier volume de la série de comics dédiée à Logan. Mais il y a également la référence à la couverture du volume intitulé “Fever Dream”, sur laquelle Wolverine est représenté crucifié à un “X”.
Muni d’une télécommande du TVA, Deadpool voyage jusqu’à l'Ère Apocalypse, où il rencontre un Wolverine chevelu (plus que d’habitude) et rendu manchot par Cyclops dans les comics.
Le film revient aussi sur les origines mêmes de Wolverine, apparu pour la toute première fois dans le n°180 de L’Incroyable Hulk. La division des univers de la Fox et de Marvel rendait la confrontation des deux titans impossible. Aujourd'hui, où ils se retrouvent réunis sous une bannière commune.
Enfin et surtout, le premier variant de Wolverine à nous être présenté est la version “petite”, qui fait allusion au fait que dans les comics Wolverine est décrit comme faisant 1,60 m. À l’époque, le casting de Hugh Jackman avait ainsi été vivement critiqué, l’acteur mesurant près d'1,90 m.
Autre référence aux comics X-Men : avez-vous repéré la Sentinelle ? Menacés par Alioth dans l’enceinte du camp de Cassandra Nova, Deadpool et Wolverine s’enfuient à bord d’un objet volant non identifié qui s’avère être un pied de Sentinelle. Dans les comics, les Sentinelles forment une armée de méchants robotisés, programmés pour éradiquer les mutants. Ils ont fait une apparition dans X-Men : Days of Future Past, sous une apparence très différente de celle des comics. Deadpool 3 remet leur design sixties à l’honneur.
Dans le Vortex, les agents de Cassandra Nova sont vus dans toutes sortes de véhicules, dont la Fantasticar, sûrement amenée dans la déchetterie spatio-temporelle par Johnny Storm. C’est la première apparition sur grand écran de la voiture des Quatre Fantastiques qui, et dans les années 2000, et dans les années 2010, lui ont préféré d’autres moyens de locomotion. Elle reviendra dans The Fantastic Four : First Steps l'année prochaine.
Autre véhicule qui divise les fans : un camion bariolé qui peut être aperçu dans le QG de Cassandra Nova. Pour certains, il s’agit d’un food truck de Chimichanga, en référence à l’obsession de Deadpool pour la façon dont se prononce ce mot dans les comics. Mais il s’agit en réalité d’une copie du food truck à cupcake du premier épisodes de la série Moon Knight.
Enfin, pas de film du MCU sans références directes aux auteurs des comics. Ici, c’est Rob Liefeld, le créateur de Deadpool, qui fait les frais de cette tradition, et surtout de la rumeur qui voulait qu’il ne sache pas dessiner les pieds de ses personnages. Dans le film, on peut ainsi voir une enseigne indiquant “Que des pieds de Liefeld”.
Dans la même scène, ceux qui aiment à se lancer le défi de trouver Stan Lee, toujours présent dans les films Marvel, malgré son décès, il y a quatre ans, sauront déjà que son nom apparaît sur le flanc du bus traversé par Deadpool et Wolverine pour repousser l’armée de Pools.
Bye bye bye la Fox, hello le MCU
Deadpool rejoint le Marvel Cinematic Universe, et il n’est pas du genre à le faire discrètement. Le film regorge de références aux films de la filiale de Disney dirigée par Kevin Feige.
Kevin, parlons-en. Il est directement nommé par Wade Wilson plusieurs fois, notamment lors d’une scène où le personnage révèle que pour ce film, ils ont eu carte blanche, mais que la seule ligne à ne pas franchir, c'est celle de la cocaïne.
Dans la première scène du film, Deadpool passe un entretien dans le bureau de Happy Hogan (joué par Jon Favreau depuis le premier Iron Man), et demande à voir le grand patron. “Il ne fait plus ça”, répond Happy. Une joli façon de se référer à Tony Stark (aka Iron Man, aka Robert Downey Jr.), même si certains y voient une référence au dernier épisode de la mini-série She-Hulk : Avocate, dans lequel Feige fait un caméo sous le nom de K.E.V.I.N.
Une autre série Disney + fait intrusion dans Deadpool 3 : Loki, qui la première a vu le monstre Alioth, apparu dans sa saison 1, terroriser les foules. Dans la même saison, Wunmi Mosaku faisait ses premiers pas dans l'armure de l'agent Hunter B-15, qui finit par sauver l’équilibre du multivers. On la retrouve dans Deadpool 3, sous les ordres de Mr. Paradox.
Ce sont les Avengers qui ont fait le succès de Marvel au cinéma, et Wade Wilson en est conscient. Si Mark Ruffalo (alias Bruce Banner/Hulk) est le seul à être crédité comme un caméo au générique, le Thor de Chris Hemsworth est vu pleurant un Deadpool à l'agonie sur un écran du TVA, et le bureau de Happy est rempli de références diverses et variées : le coeur (réacteur) d’Iron Man, le bouclier de Captain America et une couverture du magazine Forbes dédiée à Paper Pott.
Cassandra fait aussi référence à certain des accessoires de Doctor Strange (sa cape, son anneau), et son QG dans le Vortex est installé au coeur de la gigantesque carcasse sans vie d’Ant-Man ; ce qui fait dire à Deadpool que “Paul Rudd a enfin pris de l’âge”. C’est également lui qui imitera les jets de toile d’araignée de Spider-Man pendant un trajet en voiture un peu long plus tard dans le film.
Comme nous l’avons expliqué plus haut, le Vortex est la poubelle spatio-temporelle du TVA. Mais il semble qu’elle soit également celle du Marvel Cinematic universe. Les plus attentifs auront su y repérer les ruines de vaisseaux ou d’édifices notoires : le Milano (le vaisseau des Gardiens de la Galaxie), les tours du palais d’Asgard, le vaisseau de Thanos, celui du S.H.I.E.L.D (dans le premier Avengers), un Chitauri Leviathan, et enfin (et pas des moindres), la Ford Flathead Roadster 1932 de Tony Stark, vu dans les deux premiers films consacrés à Iron Man.
Les inclassables
Si impossible n’est pas Deadpool, inclassable l’est sûrement. Les films de la saga ont toujours été l’occasion de références un peu aléatoires, et on en a encore la preuve dans ce troisième volet. Que vient donc faire la référence à Furiosa : une saga Mad Max dans le Vortex ? Certes, l’aspect désertique de la poubelle tu TVA faire penser aux grandes étendues de l’univers de George Miller, mais de là à se saisir d’une tête fraîchement coupée et à crier le nom du personnage interprété par Charlize Theron et Anya Taylor-Joy d’une voix gutturale…
Pourtant, c’est surtout la bataille des Pools qui détonne le plus. Si les spectateurs ont rapidement démasqué Blake Lively en Lady Deadpool, les autres noms présents au générique pour avoir interprété un variant de Wade Wilson/Deadpool relèvent d’une logique saugrenue. D’abord, Inez et Olin, les fille de Ryan Reynolds et Blake Lively sont respectivement créditées comme Kidpool et Babypool.
Et puis c’est festival : Matthew McConaughey est Cowboy Deadpool (sûrement en référence à ses allures de cowboy moderne) ; Sabrina Carpenter, star de la pop américaine et première partie de Taylor Swift sur le Era’s Tour, est Warda Wilson/Deadpool 2099 ; Nathan Fillion est Headpool (il jouera Green Lantern dans le prochain Superman, ce qui explique pourquoi Ryan Reynolds a voulu lui faire un clin d’oeil) ; Harold Holland, le frère de Tom, est Harold Pool, et le footballeur britannique Paul Mullin est Welshpool.
Pour (re)découvrir tous ces caméos, c'est dans les salles que ça se passe ! Voici la bande-annonce de Deadpool & Wolverine, de Shawn Levy, avec Ryan Reynolds, Hugh Jackman, Emma Corrin et tous les autres :
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