Il poursuit ses études dans un premier temps à Hambourg, puis à Dresde. A l’âge de trente-six ans, il quitte l’Allemagne pour vivre quelque temps en Russie. Il gardera de son voyage en terre slave des images de mendiants et de paysans miséreux qui l’inspireront pour la réalisation de plusieurs de ses œuvres.Avant la guerre de 1914-1918, Ernst Barlach développait une idéologie clairement va-t-en-guerre, jusqu’à ce qu'il se retrouve sur le front, fusil à la main, faisant face à un spectacle de destruction, et entouré de cadavres de soldats mutilés. Cette expérience bouleverse profondément les convictions de Barlach et, c’est précisément à partir de ce moment-là, qu’il se mue en pacifiste déterminé.Ses nouvelles positions sont loin d’être compatibles avec celles prônées par le nouveau pouvoir en place, à l’arrivée des Nazis aux commandes de l’Allemagne en 1933.Les disciples d’Adolph Hitler dressent une liste d’intellectuels et d’artistes pratiquant un « art dégénéré » et Barlach en fait partie.C’est ainsi que plus de quatre cent travaux, comprenant des sculptures, des peintures et des écrits, sont impitoyablement détruits sous le regard médusé et impuissant du sculpteur.De magnifiques figures en bois et en bronze, inspirées du Moyen-âge, aux influences cubistes pour certaines, représentant le plus souvent des groupes de personnages aux traits visiblement marqués par la pauvreté et le désarroi, mais exprimant aussi parfois l’espoir et le rêve; toutes disparaissent écrasées par la barbarie fasciste.Les « Guerriers de l’Esprit », remarquable monument aux morts de Kiel réalisé en 1928, celui du Rathausmarkt de Hambourg et « L’Ange planant » (Der Schwebende) qui décore l’église de Güstrow, n’échappent pas non plus au massacre.Son travail est assez proche de son ami français d’origine catalane, Aristide Maillol, lui aussi sculpteur professionnel.Mais la passion d’Ernst Barlach pour la sculpture ne l’empêche pas de pratiquer une autre forme d’art qu’il aime presque tout autant : le théâtre. Il éprouve bien du plaisir à imaginer et à écrire des pièces dont les plus célèbres sont « Le Cousin pauvre » en 1918 (en allemand : Der Arme vetter), ou encore « Die Sündflut », comprenez le « Déluge » (1924).Il faut attendre la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, bien après sa mort en 1938, pour voir les Allemands s’intéresser vraiment à l’œuvre colossale de l’artiste longtemps persécuté par le régime hitlérien.C’est en effet principalement durant les années cinquante que s’opère une réelle démarche de réhabilitation du travail d’Ernst Barlach. De nombreux artistes saluent le talent et le courage du sculpteur; parmi eux, l’écrivain communiste allemand Alfred Andersch qui écrit le roman « Zanzibar » relatant le récit d’un groupe de personnes se battant pour ne pas laisser une sculpture de Barlach prendre le chemin de la destruction.La gratitude de l’Allemagne vis-à-vis de l’un de ses plus grands artistes lui vaut d’avoir plusieurs musées qui lui sont aujourd’hui entièrement dédiés. Le plus célèbre d’entre eux est la Maison Ernst Barlach, située tout près de la ville où il est né.Le musée rassemble une collection impressionnante appartenant à un industriel fortuné de Hambourg, Hermann Reemstma, qui a soutenu Ernst Barlach dans ses moments les plus difficiles. C’est notamment lui qui a proposé au sculpteur de terminer une composition inachevée constituée de neuf statues et de la lui acheter.
Nom de naissance | Barlach |
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Genre | Homme |
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